Dans un verdict tombé le 24 juin 2015, un tribunal de La Haye a ordonné à l’état néerlandais de réduire d’avantage ses émissions de CO2 d’ici à 2020. Greenpeace Suisse se réjouit de cette décision et exige une révision des objectifs climatiques de la Suisse.

Un morse se repose tandis que la glace fond. Photographié en 1999, dans la Mer des Tchouktches, en Russie, lors d'un voyage scientifique de l'Arctic Sunrise.

Le verdict est très clair: le gouvernement a le devoir de protéger les citoyens des Pays-Bas contre la menace du changement climatique. Pour accomplir cette tâche, le tribunal estime que les émissions de CO2 du pays doivent baisser d’au moins 25% d’ici à 2020, par rapport au niveau de 1990. Les mesures approuvées par le gouvernement jusqu’à maintenant permettront au mieux d’atteindre les 17%. Le verdict se base sur les analyses du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui préconise 25 à 40% de réduction d’ici à 2020 pour les pays industrialisés.

Georg Klingler, responsable de la question du climat pour Greenpeace Suisse, se réjouit de ce verdict. Il estime qu’il appartient maintenant à la Suisse de prendre des mesures plus ambitieuses. « Le tribunal affirme que les pays industrialisé qui ne montrent pas assez de zèle en matière de protection du climat enfreignent le droit fondamental de leurs citoyens d’accéder à un environnement sain. On ne peut pas être plus clair. »

Un verdict qui pourrait faire tâche d’huile

L’action en justice a été entamée par 900 citoyens concernés, soutenus par l’organisation de défense de l’environnement Urgenda. C’est la première fois que des citoyens tiennent un état responsable pour sa dangereuse inaction. C’est également la première fois que les droits humains sont utilisés comme base légale pour protéger les citoyens des effets dévastateurs du changement climatique.

« De telles procédures pourraient bien se répandre à l’échelle de la planète », déclare Faiza Oulahsen, de la campagne climat et énergie de Greenpeace Hollande. « Un cas similaire existe en Belgique et Greenpeace espère aussi lancer une telle démarche aux Philippines, où la population a terriblement souffert du Typhon Haiyan en 2013. »

Les arguments à la base du verdict de La Haye sont applicables dans d’autres pays. Les différents gouvernements concernés doivent en tirer les conséquences en prévision de la Conférence de Paris à la fin de l’année. « Le Conseil fédéral se doit d’agir et d’adapter les objectifs de la politique climatique. Concrètement, Greenpeace exige 40% de réduction des émissions de CO2 en Suisse d’ici à 2020, au lieu des 20% prévus actuellement », conclut Georg Klingler.

Le verdict en anglais 

Mathias Schlegel est porte-parole Climat & Energie pour Greenpeace Suisse

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