Greenpeace Suisse critique vivement la remise en service du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Beznau. Le groupe Axpo qui l’exploite a manifestement reçu le feu vert de l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) sans que les 77 « échos » repérés par ultrason dans la pièce maîtresse du réacteur n’aient été examinés. Les causes de ces défauts de matériau restent obscures.


Action à la centrale de Beznau. ©Greenpeace/Schmutz (Archives)

Action à la centrale de Beznau. ©Greenpeace/Schmutz (Archives)

La remise en service de Beznau 2 témoigne d’un comportement très contradictoire de la part d’Axpo et de l’IFSN. Des « échos », soit des irrégularités du matériau de construction, ont en effet été découverts dans la cuve de pression du réacteur, comme Axpo l’a annoncé le 30 novembre. Il est incompréhensible qu’Axpo et l’IFSN soient parvenus en quelques jours à la conclusion que ces défauts de matériau dans l’acier sont parfaitement anodins, alors que le processus d’examen du réacteur 1 se terminera au plus tôt en juillet 2016. « On tolère à Beznau 2 ce qui provoque des examens approfondis à Beznau 1. Nous demandons des explications d’urgence, » dénonce Florian Kasser, spécialiste du nucléaire chez Greenpeace Suisse.

D’après l’IFSN, 77 défauts de matériau ont été découverts dans la pièce maîtresse de Beznau 2. C’est moins que dans le réacteur 1, mais le nombre d’échos n’est pas le seul indicateur de l’état de la cuve de pression. Un seul point faible peut déjà prétériter la résistance de cette pièce maîtresse. Des questions centrales pour la sécurité restent en outre encore sans réponses:

  • Les causes de ces défauts de matériau restent obscures.
  • Axpo ne peut pas prouver de façon irrévocable que les points faibles ne grandissent pas durant l’exploitation et ne pourraient pas empêcher la cuve de pression de remplir sa fonction.

Beznau 2 n’aurait jamais dû redémarrer avant qu’il n’ait été répondu à ces questions. La cuve de pression est la pièce maîtresse d’un réacteur nucléaire. Il contient le combustible nucléaire radioactif. Une défaillance de la cuve de pression ne peut être compensée par aucun système de sécurité et provoquerait inévitablement un grave accident nucléaire.  « Compte tenu de l’importance essentielle de la cuve de pression pour la sécurité, il est incompréhensible et irresponsable que Beznau 2 ait redémarré aussi rapidement, » dénonce encore Florian Kasser.