Manifestement Axpo n’a aucun intérêt à informer ouvertement la population sur la sécurité à Beznau. L’exploitant de la plus vieille centrale nucléaire du monde refuse de prendre part à une audition publique au sujet de l’état de cette installation et de faire preuve de transparence au sujet de la cuve de pression affaiblie du réacteur 1 de la centrale argovienne.


Il faut en finir avec les informations lacunaires! ©Greenpeace

Il faut en finir avec les informations lacunaires! ©Greenpeace

Le 12 mai dernier, une large coalition de plus de 40 organisations a posé une exigence simple à Axpo. Les dirigeants de l’entreprise électrique sont appelés à se rendre à une audition publique au sujet de l’état de la cuve de pression du réacteur 1 et de divulguer la totalité des documents la concernant. Cette demande fait suite à la découverte de près d’un millier de faiblesses dans cet élément d’une importance cruciale pour la sécurité de la centrale et à la politique d’opacité mise en place par l’exploitant dans cette affaire. 

Fin mai, Axpo a fait parvenir une lettre à Greenpeace Suisse pour l’informer qu’une telle audition publique ne lui semblait pas appropriée. Axpo invoque le fait qu’il collabore avec les commissions parlementaires en charge du sujet et qu’il a organisé une réunion d’information à ce sujet en novembre 2015. Axpo rappelle également que les médias ont régulièrement été informés lors de conférence de presse. 

Axpo utilise ces justifications pour éloigner le débat du cœur du problème: « Lors de ces opérations de communication, quel qu’en soit le nombre, seul une partie de la vérité est rendue publique – celle qui arrange Axpo« , déclare Mathias Schlegel, porte-parole pour Greenpeace Suisse. Pour la quarantaine d’organisations qui soutiennent cette demande, il faut dépasser cette politique de communication basée sur des informations lacunaires et instaurer un dialogue transparent où toutes les parties sont au même niveau d’information. Cela concerne notamment le rapport concernant l’état de la cuve de pression du réacteur, daté de 2012, et reçu presque entièrement caviardé par Greenpeace, contre l’avis du Préposé fédéral à la protection des données et à la transparence. 

« La population a le droit de connaitre tous les faits », affirme Mathias Schlegel. Les habitantsdu pays peuvent désormais exiger ce droit à l’information. Afin de le pousser Axpo à participer à une audition publique malgré tout, Greenpeace appelle les Suisses à se rendre sur le site de campagne byebyebeznau.ch et d’adresser une invitation personnelle à Andrew Walo, PDG d’Axpo. Pour illustrer le manque de transparence d’Axpo, le site Internet de Greenpeace Suisse a été caviardé, tout comme les infolettres, les réseaux sociaux et le communiqué de presse.