L’Accord de Paris sur le climat n’en est encore qu’à ses débuts, mais le mouvement planétaire en faveur du climat continue de grandir au Sommet de Bonn. De nombreux événements et manifestations rappellent aux gouvernements et entreprises qu’il est plus que temps de passer des paroles aux actes.

En ce moment, se tient le Sommet de l’ONU sur le climat auquel participent des politiciens et des représentants du monde entier. Ce sommet sur le climat se tient en Allemagne, mais c’est la République de Fidji qui en est le pays hôte. Ses délégués peuvent parler de la catastrophe climatique de façon particulièrement impressionnante. Cet Etat insulaire du Pacifique Sud subit déjà les effets des changements anthropogènes du climat planétaire. Le niveau de l’océan augmente et les graves tempêtes tropicales sont plus fréquentes – les Îles Fidji risquent de disparaître.

L’eau jusqu’au cou
Cette année a clairement montré que le réchauffement climatique n’épargne personne, même pas la Suisse où les chutes de pierres et les événements météorologiques extrêmes sont de plus en plus fréquents. Il est évident qu’il est urgent d’agir au niveau planétaire – même aux USA où les Etats fédéraux comme la Californie tentent de pallier la volonté du gouvernement US de sortir l’Accord de Paris sur le climat. Il y a deux ans, l’Accord de Paris a été considéré comme une étape importante, mais il est grand temps de passer de la parole aux actes, pour limiter le réchauffement du climat à 1.5°C et sceller définitivement la fin des énergies fossiles.

Les enjeux sont énormes et les initiatives citoyennes lancées avant le sommet sont nombreuses et diverses. En Allemagne, même les enfants s’engagent pour la protection du climat en tant que « Kids for the Earth » et passent eux-mêmes aux actes. Par exemple dans le parc animalier d’Arche Warder ou dans les forêts de la Ville de Lübeck. Des enfants engagés s’y sont retrouvés pour s’informer sur le réchauffement du climat et sur le rôle de la forêt dans sa protection. « Je trouve que c’est bien de s’occuper de l’état de l’environnement et d’apprendre son fonctionnement, » dit Olivia de Hambourg. « L’ignorance est malheureusement souvent à l’origine de l’inaction. »

Les actions en justice pour le climat font pression sur les gouvernements
Le Sommet de Bonn doit aussi inspirer la Suisse à être plus conséquente. Pour l’heure sa politique climatique n’est pas en phase avec l’Accord de Paris, alors que son statut de pays riche lui demande d’aller de l’avant. « Si les gouvernements n’agissent pas, de plus en plus de gens leur demanderont des comptes à l’exemple des Aînées pour la protection du climat et leurs alter ego de Norvège et de Nouvelle-Zélande qui seront sur place à Bonn, » explique Georg Klingler, spécialiste du climat pour Greenpeace Suisse.

La Cour suprême de Wellington vient d’accepter en partie la plainte climatique de Sarah Thomson en constatant que les objectifs climatiques de l’ancien gouvernement ne sont pas conformes aux objectifs de l’ONU. L’actuel gouvernement a déjà annoncé vouloir réviser ces objectifs.

En Norvège, un tribunal s’occupera à partir du 14 novembre de la conformité de l’octroi de nouvelles autorisations de forages pétroliers avec l’Accord sur le climat. En Suisse, une action en justice est en cours contre la Confédération parce qu’elle ne respecte pas les droits et la santé des femmes âgées. La société civile continue ainsi d’exercer une pression absolument indispensable.