Les Suissesses et les Suisses sont particulièrement friands de voyages en avion. Si cela continue ainsi en Suisse, l’aviation fera partie des principales causes du réchauffement du climat. C’est pour cela que ce samedi, dans les aéroports de Bâle-Mulhouse, Genève et Zurich, les e-militants Greenpeace appellent à monter moins souvent dans un avion. Pour faire passer leur message, les e-militants ont transmis une vidéo sur les smartphones et les tablettes des passagers et des visiteurs.

L’automne est la saison des vacances. Ces prochains jours, de nombreux Suisses prendront l’avion pour prolonger l’été ou découvrir de nouveaux pays et de nouvelles villes. Les statistiques montrent que les voyages à l’étranger se font le plus souvent par ce moyen de transport [1]. En moyenne, chaque habitant du pays vole près de 9’000 kilomètres par année[2]. C’est le double de nos voisins allemands, français et italiens.

Si cette façon de voyager continue de jouir d’une telle popularité en Suisse, elle fera partie des principales causes anthropogènes du réchauffement climatique. Un vol aller-retour de 12’600 km entre Zurich et New York émet en effet environ 2.6 tonnes de CO2 par personne. Cela correspond presque à la moitié des émissions annuelles moyennes d’un citoyen Suisse. Ou à 11 aller-retour en voiture jusqu’à Florence, ou à 59 semaines de consommation de grandes quantités de viande [3]. L’été 2018 était un avant-goût de ce que le réchauffement du climat provoquera en Suisse : des températures très élevées, des feux de forêt, des baisses de production agricole et de fréquentes sécheresses.

C’est pour cela que ce samedi, dans les aéroports de Bâle-Mulhouse, Genève et Zurich, les e-militants Greenpeace ont appelé les gens à monter moins souvent dans un avion et à s’intéresser aux problèmes du climat. Une vidéo produite par les e-militants est apparue sur les smartphones, les tablettes et les ordinateurs des passagers et visiteurs qui se sont connectés à l’internet par le WIFI de l’aéroport. Cette vidéo explique les effets nocifs que le trafic aérien a sur le climat et appelle la population à choisir d’autres façons de voyager. Les e-militants Greenpeace ont choisi cette façon nouvelle et innovante pour sensibiliser les gens sur la problématique des voyages en avion.

La vidéo diffusée par les e-militants

La raison pour laquelle nous volons trop, c’est que c’est beaucoup trop bon marché. Le laxisme politique en est la cause. Contrairement à la voiture et au train, l’aviation ne doit pas contribuer à la protection du climat et bénéficie d’avantages fiscaux depuis des années. Les billets d’avion ne sont ainsi pas assujettis à la TVA et les compagnies aériennes ne paient pas de taxe sur les huiles minérales pour le kérosène. À elle seule, l’exemption de la taxe sur les huiles minérales constitue un cadeau de CHF 1.7 milliard que la Confédération fait aux compagnies aériennes. Chaque année, le trafic aérien génère des coûts de plus de CHF 1.2 milliard du fait de la pollution de l’air, du bruit et des effets nocifs sur le climat, ces coûts sont assumés par la collectivité. Ces coûts doivent également être répercutés sur les prix des billets d’avion et payés par ceux qui les génèrent.

 

L’Accord de Paris est un engagement

Si l’humanité veut vaincre la crise climatique et limiter le réchauffement du climat à nettement moins de 2°C et si possible à moins de 1.5°C, elle doit stopper complètement les émissions planétaires de gaz à effet de serre dans les décennies à venir. En signant l’Accord de Paris sur le climat, la Suisse s’est engagée à contribuer à atteindre ce but. Pour cela, elle doit cesser de subventionner le trafic aérien et introduire un impôt climatique sur les billets d’avion.

Les offres terrestres doivent aussi être améliorées. 80% des vols au départ de la Suisse sont à destination de l’Europe. C’est ici que se trouve un grand potentiel d’économies. Les Suissesses et les Suisses devraient renoncer aux vols internes et sur de courtes distances et se rabattre sur les alternatives plus favorables au climat que sont le train et le bus. Les télé- et vidéoconférences rendent en outre de nombreux voyages d’affaires inutiles.

 


Sources :

[1] https://www.bfs.admin.ch/bfs/de/home/statistiken/tourismus/reiseverhalten.assetdetail.3742591.html

[2] https://www.bfs.admin.ch/bfs/de/home.assetdetail.1840420.html

[3] https://interaktiv.tagesanzeiger.ch/2016/co2ausstoss/