Pour les pêcheurs africains, vivre de la pêche est devenu de plus en plus difficile et incertain. Certains d’entre eux cherchent d’autres options pour faire vivre leurs familles. Voici l’histoire de ces pêcheurs, qui ont cherché une porte de sortie en se tournant vers l’Europe. Ces témoignages montrent combien la surpêche industrielle des flottes européennes sur les côtes africaines a des conséquences sociales très lourdes.

Les stocks de poissons diminuent, et les pêcheurs locaux qui choisissent de persévérer doivent donc aller plus loin des côtes et rester plus longtemps en mer, à bord de petites pirogues mal équipées. Ils risquent aussi des collisions parfois mortelles avec les bateaux industriels.

Aujourd’hui, un Conseil réunissant les ministres européens de la Pêche s’achève à Bruxelles. Les ministres ont notamment discuté des accords avec les pays tiers dans le cadre de la réforme de la Politique commune des pêches. Et ils ont continué à passer sous silence le principal problème: la flotte européenne est sur-dimensionnée et pille les mers des pays en développement.

Les ministres ont planché sur une proposition de la Commission européenne concernant la gestion des pêches hors des eaux communautaires, notamment dans les pays en développement. Ils ont oublié un point essentiel: la limitation des captures des navires européens dans les eaux des autres pays. Un tel accord autorise donc les navires européens à pêcher beaucoup plus que ce qui serait équitable pour les pêcheurs locaux et acceptable étant donné la raréfaction de la ressource.

Pourtant, il y a urgence: plutôt que de n’écouter que les intérêts de la flotte industrielle, il faut écouter les voix des pêcheurs d’Afrique de l’Ouest et soutenir une pêche plus sélective, plus locale et plus durable: la pêche artisanale.