A l’occasion du 22ème « anniversaire » de la catastrophe de Tchernobyl, de nombreux groupes locaux de Greenpeace se joindront aux nombreuses initiatives organisées dans le cadre du «Chernobyl Day».

Cette journée est l’occasion de rappeler le scandale qui perdure sur la minimisation des conséquences de cette catastrophe nucléaire. En 2006, Greenpeace a publié un rapport inédit réalisé par 60 scientifiques du Bélarus, d’Ukraine et de Russie, qui démontre que l’impact sanitaire de la catastrophe de Tchernobyl est largement sous-estimé par l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA). Ce rapport conclut que 200’000 décès dus à la catastrophe ont déjà été constatés ces quinze dernières années en Russie, au Bélarus et en Ukraine. Il indique en outre, qu’à l’avenir plus de 250’000 cancers, dont près de 100’000 mortels, découleront de la catastrophe.

Ces chiffres prouvent que le bilan mis en avant par l’AIEA, qui table sur 4’000 décès, représente une minimisation grossière de l’étendue des souffrances provoquées par Tchernobyl. «22 ans après la catastrophe, le mensonge nucléaire perdure à l’international comme en France. La volonté de l’industrie nucléaire de cacher ses impacts a pour but de servir ses desseins de renaissance» déclare Frédéric Marillier, chargé de campagne nucléaire à Greenpeace. «Il est temps de tourner la page du nucléaire et de construire une autre politique énergétique, axée sur la sobriété, l’efficacité et les énergies renouvelables.»

Cette opacité autour des conséquences de la pire catastrophe nucléaire de l’humanité est aussi une conséquence directe de la signature le 28 mai 1959 de l’Accord OMS (Accord Organisation Mondiale de la Santé) – AIEA (Agence Internationale Energie Atomique) qui soumet l’OMS à l’AIEA en ce qui concerne les risques liés à la radioactivité artificielle. A la veille du 22ème anniversaire de l’accident de Tchernobyl, de nombreux professionnels de la santé réclament que l’OMS recouvre son indépendance, conformément à sa constitution, y compris dans le domaine des rayonnements ionisants. Ils lancent ainsi une pétition qui réclame que la révision de l’accord OMS-AIEA soit mis à l’ordre du jour de la prochaine Assemblée Mondiale de la Santé.