Les fabricants de produits électroniques se disputent maintenant la première place du guide «Pour une high-tech responsable», dont Greenpeace publie aujourd’hui la troisième édition. Dans cette compétition pour une électronique plus verte lancée en août dernier, les quatorze principales entreprises du secteur sont classées en fonction de leurs politiques et de leurs pratiques en matière d’utilisation de substances chimiques et de gestion des déchets.

International – Pression de la compétition,
dialogue engagé avec Greenpeace, demande des consommateurs… autant
d’éléments qui ont permis une amélioration sensible du score des
quatorze entreprises, dont neuf dépassent maintenant la moyenne de
5/10 (contre cinq lors de la première édition du guide en août
2006).

Nokia, premier de ce classement depuis août 2006), se fait
détrôner par Lenovo. Ce fabricant chinois de PC, qui a acheté la
division «Electroniques de grande consommation» d’IBM en 2005, est
la première entreprise à mettre en place des services de reprise et
de recyclage dans tous les pays où sont commercialisés ses
produits. «C’est en Chine qu’échoue une grande partie des déchets
électroniques mondiaux. Voir une entreprise chinoise assumer ses
responsabilités, au moins en matière de gestion des déchets issus
de sa propre marque, constitue un signe très encourageant, commente
Yannick Vicaire, responsable de la campagne Toxiques de Greenpeace
France. Le prochain défi pour Lenovo consiste à commercialiser une
gamme de produits plus respectueuse de la santé et de
l’environnement.»

Sony et LG Electronics quittent le top 5, pénalisés par leur
discours sur la gestion des déchets: officiellement, ces
entreprises affirment que le producteur doit en être le seul
responsable, tout en militant aux Etats-Unis pour l’option
contraire: la faire supporter aux consommateurs.

Quant à Apple, l’entreprise n’a pas bougé d’un iota depuis sa
chute en dernière position, lors du dernier guide (décembre 2006).
La marque à la pomme stagne là encore en queue du classement. «Quel
paradoxe de voir une entreprise chinoise récente comme Lenovo
prendre la tête de ce classement, tout en bas duquel stagne la
marque américaine mythique Apple synonyme de modernité, reprend
Yannick Vicaire. Voilà qui montre que les actes valent mieux que
les beaux discours.»

Derrière Lenovo, arrivent dans l’ordre Nokia, Sony Ericsson,
Dell et Samsung. Sony Ericsson, qui s’est hissée dans le trio de
tête, est la première entreprise à s’engager sur une échéance au
1er janvier 2008 pour éliminer des substances toxiques telles que
les phtalates, le berylllium et certains usages de composés
d’antimoine. «Ce fabricant va donc au-delà de ce que demande la
directive RoHS (Restriction des substances dangereuses dans les
produits électroniques), conclut Yannick Vicaire. Si Sony Ericsson
en est capable, qu’attendent les autres entreprises pour lui
emboîter le pas?»