Zurich, mardi 6 novembre 2018

Pour arrêter le changement climatique, il faut réduire drastiquement la consommation de combustibles fossiles. Plus de 400’000 personnes de 138 pays ont signé une pétition internationale contre le financement de projets de pipelines pour les hydrocarbures extraits de sables bitumineux et d’entreprises actives dans les oléoducs par Credit Suisse, ainsi que par onze autres banques et instituts financiers transnationaux. Aujourd’hui, des militants Greenpeace remettent les signatures récoltées à la grande banque zurichoise. Greenpeace Suisse attend une réaction de la banque d’ici la Conférence sur le climat de Katowice (COP24) qui aura lieu en décembre.

Aujourd’hui, le siège de Credit Suisse au Paradeplatz à Zurich a vu l’entrée en scène de 20 militants Greenpeace. Ils ont installé six grandes cloisons blanches devant les fenêtres rondes du rez-de-chaussée et ont commencé à écrire dessus les noms et les pays d’origine des 400’000 personnes qui ont signé la pétition. Les drapeaux des 138 pays d’origine des signataires flottent aussi sur les cloisons. Les militants ont l’intention de se donner toute la journée pour écrire les noms sur les parois en bois.

Avec cette action, les militants ont l’intention de faire comprendre à Credit Suisse que de plus en plus de personnes sur toute la planète appellent les banques et les instituts financiers à enfin prendre leurs responsabilités en matière de politique climatique. La pétition demande concrètement aux douze banques* qu’elles mettent immédiatement fin à leurs relations financières avec les projets de pipelines liés aux sables bitumineux et avec les entreprises actives dans les oléoducs et/ou Energy Transfer, l’entreprise qui est derrière le Dakota Access Pipeline (DAPL).

Les banques sont coresponsables du réchauffement climatique
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) montre dans son dernier rapport que le réchauffement peut encore être limité à 1.5°C. Pour cela, la communauté internationale doit rapidement se libérer de sa dépendance aux combustibles fossiles pour que d’ici 2050, les émissions de gaz à effet de serre soient réduites à zéro.

« Credit Suisse doit complètement revoir son modèle d’affaires et s’orienter vers une économie durable et pauvre en carbone. C’est une obligation à l’égard de toute la société, » explique Katya Nikitenko, spécialiste finance chez Greenpeace Suisse. « Il est irresponsable de continuer à soutenir des entreprises actives dans la construction et l’exploitation de pipelines. En le faisant, Credit Suisse est coresponsable de la crise climatique. »

Credit Suisse finance, entre autres, le groupe énergétique Energy Transfer qui veut allonger le Dakota Access Pipelin (DAPL). Il fournit aussi des financements à TransCanada Corporation et Enbridge qui veulent réaliser les projets très controversés de pipelines Keystone XL et Line 3 Expansion, au Canada et aux USA, pour le pétrole extrait des sables bitumineux. L’extraction de pétrole des sables bitumineux accroit le réchauffement climatique encore plus que le pétrole conventionnel et provoque des dégâts irréversibles à l’environnement.

Sortie immédiate du charbon et des sables bitumineux
Greenpeace Suisse va plus loin que la pétition et adresse les mêmes revendications à la deuxième banque de Suisse, l’UBS. D’ici la Conférence de Katowice de 2018 sur le climat (COP24) en décembre, les deux banques devront pouvoir montrer de façon convaincante au public comment elles entendent accorder leurs flux financiers avec les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat. Il faut en outre une sortie immédiate du financement des entreprises qui font des affaires avec le charbon et les sables bitumineux.


* Credit Suisse (Suisse), Barclays (UK), JP Morgan Chase (USA), Toronto Dominion (Canada), Royal Bank of Canada (Canada), Citibank (USA), Deutsche Bank (Allemagne), Bank of Tokyo Mitsubishi (Japon), Crédit Agricole (France), Wells Fargo (USA), BBVA (USA, Espagne), Mizuho (Japon).


Photos:
media.greenpeace.org/shoot/27MDHUHDS5T

Plus d’informations:
– Katya Nikitenko, spécialiste finance, Greenpeace Suisse, +41 79 937 63 83, [email protected] (Anglais)
– Mathias Schlegel, porte-parole, Greenpeace Suisse, +41 79 794 61 23, [email protected]