A l’occasion de l’annonce des profits records de la multinationale du pétrole Esso (marque connue en Europe pour ExxonMobil), Greenpeace rappelle que la compagnie tire ses bénéfices de la destruction du climat mondial et qu’elle s’est fait le leader des tentatives de sabotage du Protocole de Kyoto afin de pérenniser ce business très lucratif.

Paris (France). Le bénéfice net de 11,2 milliards de dollars réalisé par Esso au premier semestre 2003 a de quoi faire frémir. Ce bénéfice a plus que doublé par rapport à celui de l’année dernière sur la même période (4,7 milliards de dollars). Esso, à l’instar de tous les pétroliers, a profité du climat de tension internationale – qui a précédé le déclenchement du conflit irakien – qui a fait flamber le prix du baril au premier semestre (+ 32% entre 2002 et 2003). « Alors que les populations du monde entier subissent les premiers impacts dévastateurs du réchauffement climatique, il est indécent de voir le n°1 mondial du pétrole engranger de tels profits » s’indigne Laetitia De Marez, chargée de la campagne climat pour Greenpeace en France.

Depuis 2001, Greenpeace mène une campagne internationale de dénonciation de la stratégie du géant pétrolier texan. Depuis 1992 à Rio, Esso tente par tous les moyens de ruiner les négociations internationales sur le climat. La compagnie s’est également illustrée dans la promotion les scientifiques sceptiques quant à la réalité des changements climatiques et dans ses tentatives de discréditer les conclusions des scientifiques du GIEC. Esso consacre des millions de dollars au financement de groupes de pressions ultra-conservateurs pro-guerre. La multinationale a également été d’un appui financier décisif à la campagne présidentielle de George Bush qui, sitôt installé à la Maison Blanche, a su s’en souvenir en désengageant son pays du Protocole de Kyoto. « Esso a tout intérêt à maintenir l’économie américaine dans sa forte dépendance au pétrole. Esso sait qu’elle peut compter sur l’administration Bush, qu’elle manipule, pour sécuriser l’accès aux champs d’hydrocarbures » explique Laetitia de Marez.

A contre-courant des efforts de la communauté internationale pour lutter contre le réchauffement de la planète et à la veille de l’entrée en vigueur du Protocole de Kyoto, la stratégie du groupe ExxonMobil reste toujours basée sur le « tout-pétrole ». Esso redouble d’efforts dans l’exploration et l’exploitation de nouveaux sites pétrolifères avec l’objectif de produire toujours plus de combustibles fossiles, pourtant responsables du dérèglement du climat mondial. Esso n’investit pas un dollar dans le développement d’alternatives énergétiques propres et renouvelables.
« Esso ne pourra pas indéfiniment ignorer les préoccupations de ses consommateurs et de ses actionnaires, et profiter impunément de la destruction du climat. Le crime climatique paye, mais pour combien de temps encore ? » conclut Laetitia De Marez.

Plusieurs rapports sont téléchargeables sur le site STOP ESSO,dont « Mettez un tigre dans votre char d’assaut, ExxonMobil, la dépendance des Etats-Unis au pétrole et la guerre contre l’Irak » et « Les armes de désinformations massives d’Exxon », ainsi qu’une version parodique du rapport d’activité annuelle 2003 d’ExxonMobil « Toujours dans la course, hier et aujourd’hui , comme au siècle dernier ».