Après des mois de tergiversations, le Département fédéral de l’Environnement, des Transports, de l’Energie et de la Communication (DETEC) a approuvé la plainte déposée en janvier 2003 par Greenpeace, des riverains et des agriculteurs concernés contre la culture expérimentale en plein air de blé transgénique par l’EPFZ.

Zurich (ZH). Le DETEC a informé les plaignants le 16.06.2003 de la décision qu’il avait prise le 13.06.2003; en février 2003, le DETEC avait encore refusé l’effet suspensif à cette plainte. Ce n ‘est que grâce à un recours victorieux au Tribunal fédéral (TF) que les défenseurs de l’agriculture et de l’environnement ont pu empêcher que l’EPFZ crée le fait accompli en semant son blé transgénique ce printemps 2003. La procédure peut maintenant recommencer depuis le début – à moins que l’EPFZ entende enfin raison et renonce définitivement à cette expérience insensée et dangereuse de disséminer des transgènes. L’EPFZ semble toutefois tenir mordicus à son projet transgénique et voulait même amener le DETEC à réduire de 90 à 60 jours le délai de traitement de la nouvelle demande qu’elle a déposée à l’OFEFP!

En mars 2003, le TF a approuvé un recours en droit administratif déposée par des riverains, IP Suisse et Greenpeace. Le recours au TF s’est avéré nécessaire après que le DETEC ait retiré le 21.02.2003 l’effet suspensif à l’opposition déposée le 29.01.2003 contre l’essai de culture en plein air de blé transgénique de l’EPFZ. Sans ce verdict du TF, la décision défavorable au blé transgénique de l’EPFZ prise par le DETEC le 13.06.2003 aurait été inutile car les ��pis transgéniques se balanceraient depuis longtemps dans le vent…

Il est de plus en plus clair que nous ne savons pas grand chose sur le déroulement et les conséquences  de l’intervention dans le patrimoine génétique des organismes. Les écosystèmes sont complexes et impliquent de multiples actions et rétroactions entre les organismes et avec leurs biotopes; ils ne sont actuellement connus que de façon très fragmentaire et y disséminer des organismes transgéniques est irresponsable. Cette culture expérimentale en plein air de blé transgénique de l’EPFZ sensé résister à la carie du blé n’a en outre aucun sens agronomique ni écologique.

La Commission Fédérale d’experts pour la Sécurité Biologique (CFSB) a en effet constaté que la carie du blé peut être combattue sans problèmes avec des moyens biologiques. Un essai de culture transgénique en plein air de la principale céréale panifiable n’a en outre aucun sens dans un environnement agricole qui mise sur des solutions écologiques. La menace économique et écologique pour les agriculteurs bio et IP-PI, qui s’engagent à produire sans génie génétique et de façon favorable à l’environnement, n’est toutefois pas encore complètement écartée. Greenpeace exige que l’EPFZ prenne enfin les soucis et les craintes de la population au sérieux et retire sa demande de dissémination de blé transgénique.