Piéger le CO2 et le stocker sous la mer ou dans la terre… L’idée pourrait sembler séduisante, mais le captage et la séquestration du carbone (CSC) posent de nombreux problèmes listés dans un nouveau rapport publié par Greenpeace: «Faux espoir. Pourquoi le captage et la séquestration du carbone ne sauveront pas le climat».

Selon ce rapport, la CSC:

  • – ne sera pas prête à temps pour éviter les pires impacts des changements climatiques. Cette technologie ne sera pas disponible à grande échelle avant 2030. Pas question d’attendre jusque-là. Selon le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat  (GIEC), les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent diminuer à partir de 2015.
  • gaspille l’énergie et réduit l’efficacité des centrales: si on adopte cette technologie, 10 à 30% de combustibles fossiles supplémentaires devront être brûlés pour arriver à produire la même quantité d’énergie. À grande échelle, voilà qui risquerait d’annuler les gains d’efficacité des cinquante dernières années et augmenter d’un tiers la consommation des ressources.
  • coûte très cher. Il risque de doubler le coût de fonctionnement d’une centrale et, par conséquent, d’aboutir à une augmentation du coût de l’électricité de 21 à 91%. De plus, les sommes consacrées au CSC réduiront d’autant les investissements pour les solutions durables aux changements climatiques.
  • présente de nombreux risques. Il est impossible de garantir un stockage sûr et permanent du CO2. Cette technologie constitue une menace pour la santé, les écosystèmes et le climat. L’importance de ces risques reste difficile à cerner précisément, mais stocker du carbone sous les mers risque par exemple d’accélérer l’acidification des océans et de nuire à de nombreux organismes, voire à des écosystèmes entiers, situés à proximité des zones d’injection.

Au lieu d’investir de l’argent public dans un « remède » qui pourrait s’avérer pire que le mal, les décideurs politiques doivent miser sur les véritables solutions que sont l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables, conclut le rapport de Greenpeace. Les experts du GIEC affirment qu’il faut contenir l’augmentation globale de la température en deçà de 2°C d’ici à 2100, si l’on veut éviter des dérèglements climatiques incontrôlables. Selon Greenpeace, relever ce challenge n’a rien d’impossible. En combinant mesures d’efficacité énergétique et développement massif des renouvelables, on pourrait diviser par deux les émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici à 2050 et de répondre à la moitié des besoins énergétiques mondiaux.