Ce matin, des militants Greenpeace ont déposé des fûts de déchets toxiques symboliques devant le siège de Roche parce que celle-ci ne veut plus respecter l’accord qu’elle a conclu avec Greenpeace. Greenpeace exige avec insistance que Roche récupère les déchets toxiques de la décharge du Hirschacker entreposés probablement de façon illégale dans d’autres décharges, et que le groupe chimique respecte sa parole et continue d’assainir correctement la décharge du Hirschacker.

Ce matin, des militants Greenpeace ont déchargé près de 80 fûts métalliques ornés de têtes de mort et de la suite de lettres «C-l-e-a-n u-p» devant le siège principal de Hoffmann-La Roche à Bâle, puis les ont empilés devant le bâtiment. Les défenseurs de l’environnement veulent ainsi donner de la visibilité à leur exigence que Roche respecte la parole qu’elle a donnée et continue d’assainir la décharge de déchets chimiques du Hirschacker à Grenzach-Wyhlen (D) selon l’accord qu’elle a conclu avec Greenpeace (voir conférence de presse du 18.02.2009). Severin Schwan, directeur exécutif de Roche, est appelé à se rendre à l’entrée du siège de Roche à 10h00 pour y signer un document résumant l’accord conclu. Jusqu’à ce que ceci soit fait, les militants Greenpeace continueront de protester en se servant des fûts comme de tambours.

L’accord déjà conclu stipule que si des produits chimiques dépassant une certaine valeur limite scientifique selon la loi allemande sont découverts, ils doivent être déterrés. L’accord n’a pas été contesté jusqu’à ce que des analyses montrent que les valeurs limites sont en partie massivement dépassées et qu’il faut donc continuer à creuser. Roche n’a soudainement plus rien voulu savoir de l’accord que le groupe chimique avait fait élaborer par HPC, son bureau d’ingénieurs. Matthias Wüthrich, chargé de la campagne chimie chez Greenpeace, dénonce: «On ne change pas les règles durant la partie. Roche ne peut pas contrecarrer un accord qu’elle a fait proposer elle-même. Il est inacceptable que Roche ne tienne pas sa parole.»

Mardi, une rencontre avec un membre de la direction du groupe a été décevante. C’est pour cela que Greenpeace revendique que la direction de Roche s’oriente d’après les déclarations d’André Hoffmann, son vice-président et héritier de Roche, selon lequel  «il faut soigner le mal à la racine» (BAZ, 19.02.2009). Le groupe pharmaceutique Roche est un des principaux producteurs de médicaments anticancéreux; en 2008, il a fait un bénéfice net de 10 milliards de francs. Mais Roche veut laisser traîner des milliers de tonnes de déchets chimiques cancérigènes dans la décharge chimique du Hirschacker, alors que le groupe les y avait en partie déchargés lui-même.

Greenpeace continue de maintenir que l’échantillonnage des déchets toxiques excavés ne correspondait pas aux directives obligatoires du Ministère de l’environnement du Bade-Wurtemberg (D). Du fait que les 17’000 tonnes de déchets déblayés ont été mal échantillonnées, personne ne sait exactement ce qui est parti dans des décharges du Land de Rheinland-Pfalz. Il faut maintenant ressortir les déchets, les échantillonner correctement et les éliminer de façon appropriée. Greenpeace veut empêcher que les déchets du Hirschacker soient à l’origine de nouveaux sites contaminés à assainir dans le Land de Rheinland-Pfalz. En 1978, on avait déjà sorti 260 fûts de déchets toxiques du Hirschacker pour les amener à la grande décharge de Kölliken (AG) – le deuxième assainissement de ces fûts, en même temps que l’assainissement du reste de la décharge, coûte maintenant 500 millions de francs.