La Suisse doit organiser sa production agricole de façon plus écologique. La production de lait et de viande nécessitent de grandes quantités de fourrage et ont un important potentiel d’amélioration. L’utilisation accrue de fourrages concentrés protéinés pour nourrir des ruminants n’est pas naturelle et pas soutenable écologiquement.

Il faut adapter de manière urgente le système des paiements directs. Les exploitations agricoles respectant des principes écologiques, n’utilisant donc pas ou peu de fourrages concentrés, doivent être mieux soutenues. Greenpeace appelle le Conseil fédéral à élaborer des mesures appropriées allant dans ce sens pour la politique agricole 2014-2017.

L’agriculture suisse ne remplit que très partiellement le mandat de la Constitution fédérale, malgré les milliards de paiements directs versés chaque année. Les ressources naturelles ne sont pas préservées et la production alimentaire suisse est loin d’être durable. La Suisse a l’un des cheptels d’animaux les plus denses d’Europe. Cela conduit à une  surfertilisation des sols et des eaux et, enfin, à la diminution de variété des espèces.

La production agricole n’est pas (plus) adaptée à nos ressources naturelles. Près de la moitié des surfaces agricoles utiles est attribuée à la production fourragère. L’équivalent de toutes les surfaces agricoles suisses est consacré à l’étranger à la production du fourrage nécessaire à notre pays. Les importations de soja ont ainsi décuplé depuis 1990. La plus grande partie de la production planétaire de soja sert de fourrage. Cela a des conséquences graves pour les hommes et l’environnement dans les pays producteurs. En 2008, la Suisse a importé environ 250’000 tonnes de soja pour l’alimentation du bétail.

Il faut mettre fin à l’extension de ce type de production. Une production animale adaptée à nos conditions naturelles ne diminuerait pas seulement de 41 % la montagne de soja importé, elle réduirait aussi la surproduction laitière, respecterait les animaux et produirait du lait et de la viande contenant des ingrédients de meilleure qualité.

« D’un point de vue écologique, il est absolument indispensable de consommer du lait et de la viande d’animaux qui ne mangent pratiquement que de l’herbe. Et cela stimule aussi bien notre bien-être que celui des animaux, » explique Marianne Künzle de Greenpeace Suisse.

Greenpeace prend position sur le rapport du Conseil fédéral concernant la politique agricole 2014-17. Le développement du système des paiements directs est au cœur des commentaires. A l’avenir, les contributions doivent être versées de façon ciblée et en fonction des prestations. La suppression des contributions pour la garde d’animaux et la création de contributions en faveur de la biodiversité ou des systèmes de production conduiraient à une production de lait et de viande adaptée à nos ressources naturelles. Les ressources financières qui y sont destinées sont toutefois insuffisantes. Le rapport du Conseil fédéral manque aussi d’objectifs environnementaux clairement définis pour l’agriculture suisse.

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