Le rapport Greenpeace « Piqûre de rappel: vivre sans pesticides » répond à l’actuelle crise des pollinisateurs. Des cas concrets et 18 courts-métrages avec des spécialistes issus de la recherche, de la pratique et de l’industrie montrent qu’une agriculture écologique est déjà pratiquée avec succès à l’échelle européenne. Hans Herren et Claudia Daniel de l’Institut de recherche de l’agriculture biologique (IRAB) et lauréats du Prix Nobel alternatif, font partie de ces experts. Ils sont convaincus que la mise en place d’une agriculture écologique à large échelle nécessite un soutien financier et politique urgent.

« Les abeilles sauvages et domestiques jouent un rôle décisif pour la diversité biologique et la sécurité alimentaire planétaire. Mais en Europe, entre 1985 et 2005, la population d’abeilles domestiques a diminué de 25%, » regrette Marianne Künzle, chargée de la campagne Agriculture à Greenpeace Suisse. Le recul des insectes pollinisateurs peut provoquer des baisses de récoltes et une perte de qualité des plantes cultivées. « Alors qu’il existe des mesures simples et efficaces pour protéger les abeilles et l’agriculture, il suffirait de les appliquer à grande échelle, » ajoute Marianne Künzle.

L’agriculture industrielle est coresponsable du recul des abeilles et de leurs prestations de pollinisation des plantes sauvages et cultivées. Les principales causes sont l’usage de plus en plus intensif d’engrais, d’herbicides et d’insecticides, ainsi que la perte d’habitat naturel ou la proximité de la nature dans les exploitations agricoles. L’agriculture industrielle, grande consommatrice d’intrants chimiques, diminue la fertilité des sols et leur capacité à stocker de l’eau, augmente la pollution des eaux souterraines et la consommation d’énergie et réduit la résistance et la capacité d’adaptation aux changements climatiques. La seule solution passe par une agriculture écologique et sans produits chimiques telle que décrite dans le rapport Greenpeace « Piqûre de rappel – Vivre sans pesticides. Vers une agriculture écologique ».

Ce rapport constitue une analyse complète des réponses possibles à l’actuelle crise des pollinisateurs. Il souligne l’importance des abeilles pour la sécurité alimentaire planétaire; il décrit les causes de la mort des abeilles et étudie quelle influence les méthodes et les paysages agricoles ont sur les abeilles. Il contient aussi des recommandations scientifiques pour protéger et stimuler les populations d’abeilles en Europe. Ce rapport fournit également un aperçu de la littérature scientifique qui traite de la lutte écologique contre les nuisibles sans pesticides chimiques de synthèse.

Dans les 18 courts métrages qui animent le rapport, des agriculteurs, des scientifiques et des représentants d’entreprises parlent de leurs expériences. Ils confirment que les méthodes de l’agriculture écologique fonctionnent. Par exemple, la lutte écologique contre les nuisibles par leurs prédateurs naturels, des sols végétalisés en permanence, des parterres de fleurs qui n’attirent pas uniquement les abeilles, mais aussi les ennemis naturels des insectes nuisibles, l’utilisation d’engrais naturels et la culture de variétés résistantes.

« Il n’y a plus d’excuse pour continuer à miser sur les pesticides et les monocultures. Les alternatives existent, il faut les appliquer. Et oser décider d’affecter les fonds nécessaires à la recherche écologique et aux conseils pour les agriculteurs, » déclare Marianne Künzle. Greenpeace exige une interdiction immédiate de tous les produits toxiques pour les abeilles, un plan de réduction de l’utilisation des pesticides, des plans d’action pour protéger les abeilles et la mise en place d’une agriculture écologique à large échelle.