Aujourd’hui, lors de l’assemblée générale de Syngenta et de Bayer, une Alliance européenne pour la protection des abeilles et de l’agriculture a demandé que l’industrie agrochimique reconnaisse son rôle dans la mort des abeilles et cesse de saboter les lois européenne et suisse contre les néonicotinoïdes nocifs pour les abeilles.

A leur arrivée, les actionnaires ont été accueillis par des tracts et des brochures sur la crise que traversent les insectes pollinisateurs et l’agriculture; les représentants de l’Alliance pour la protection des abeilles et de l’agriculture [1] ont ensuite pris la parole dans le cadre de l’assemblée générale (AG). Michel Demaré (Syngenta) et Marijn Dekkers (Bayer) sont confrontés à leurs responsabilités dans la mort des abeilles et doivent cesser  de commercialiser des pesticides toxiques. Les apiculteurs, Greenpeace et d’autres organisations exigent  qu’ils soutiennent une agriculture écologique [2] au lieu de promouvoir les méthodes destructrices de l’agriculture industrielle qui utilise à outrance les substances chimiques.

Lors de son allocution, Francesco Panella, chef de la délégation et président de la BeeLife European Beekeeping Coordination a déclaré: « La façon dont Syngenta, Bayer et BASF cherchent à convaincre les apiculteurs que c’est le varroa, une mauvaise alimentation ou autre qui provoquent la mort des abeilles, et que l’agrochimie n’y est pour rien est choquante. De plus, ils continuent de vendre des pesticides tueurs d’abeilles et d’attaquer les dispositions du droit européen qui contribuent à protéger les abeilles. C’est hypocrite, égoïste et c’est une vision à court terme. Il est grand temps de changer de paradigme dans l’agriculture et de se tourner vers une agriculture en accord avec la biodiversité et la protection des abeilles. »

Marianne Künzle, spécialiste de l’agriculture chez Greenpeace Suisse et également présente à l’AG de Syngenta, a ajouté: « Les pires poisons pour les abeilles sont ce qui rapporte le plus à l’industrie agrochimique. C’est la raison pour laquelle ils luttent contre l’interdiction partielle et limitée dans le temps, décidée par l’Union européenne (UE). Ils représentent l’agriculture industrielle intensive qui privilégie la chimie et qui est vouée  à l’échec; elle a provoqué une très grave perte de biodiversité et de fonctions écologiques vitales telle la pollinisation. Or de plus en plus de personnes s’opposent à ce modèle agricole basé sur la chimie et exigent une transition vers des pratiques écologiques qui misent sur des aliments sains pour les générations à venir. Greenpeace et l’Alliance pour la protection des abeilles et de l’agriculture sont ici pour les représenter. Nous exigeons de Bayer, Syngenta et BASF qu’ils cessent d’attaquer les interdictions partielles que l’UE et la Suisse ont édictées contre les néonicotinoïdes et qu’ils renoncent à leur modèle d’affaires qui cause des dégâts inacceptables aux abeilles, aux personnes et à notre planète. »

Pour saboter les interdictions partielles, l’industrie agrochimique utilise des chiffres exagérés et des arguments qui génèrent de la peur – dont les prétendûment pertes de récoltes et ses effets sur l’emploi en Europe. C’est pour démasquer cette douteuse stratégie de relations publiques que Greenpeace publie aujourd’hui le rapport « Corporate Science Fiction » qui critique les stratégies de Bayer et Syngenta pour influer sur le débat scientifique, politique et scientifique sur les néonicotinoïdes. [3]


[1] L’Alliance pour la protection des abeilles et de l’agriculture (Alliance to Save the Bees and Agriculture) rassemble plus de 50 associations européennes d’apiculteurs et d’agriculteurs, de protection de l’environnement et des consommateurs, de défense des droits de la personne, et de groupements « slow food », ainsi que des instituts de recherche indépendants. Elle a été fondée pour la nomination de Bayer, Syngenta et BASF au Public Eye Award 2014.
[2] Une agriculture écologique assure une production alimentaire durable et une alimentation saine pour aujourd’hui et demain en protégeant les sols, l’eau et le climat, en promouvant la biodiversité, et en ne contaminant pas l’environnement avec des produits chimiques et des organismes génétiquement modifiés.
[3] Greenpeace 2014: « Corporate Science Fiction – A critical assessment of a Bayer and Syngenta funded HFFA report on neonicotinoid pesticides »

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