Aujourd’hui, des spécialistes mandatés par Greenpeace et Novartis, Ciba SC ainsi que Syngenta vont prendre de nouveaux échantillons d’eau à la décharge de déchets chimiques de Le Letten à Hagenthal-le-Bas (France; Haut-Rhin, 68). Ces analyses doivent compléter les analyses antérieures effectuées par Greenpeace. Greenpeace maintient sa revendication d’un assainissement total de cette décharge.

Zurich (ZH). Fin juillet, Greenpeace avait déjà montré des pollutions massives de la nappe phréatique par la décharge de déchets chimiques de la chimie bâloise du Letten en Alsace. Novartis, Ciba SC et Syngenta, les transnationales de la chimie bâloise responsables, se sont basées sur leurs propres analyses pour contester la dangerosité de la décharge, malgré quelle contienne 3’200 tonnes de déchets chimiques non sécurisés. Greenpeace fait un pas en direction des transnationales chimiques, qui avaient besoin de plus d’informations sur les données obtenues. Greenpeace maintient toutefois les résultats explosifs des analyses antérieures.

Comme toutes les décharges non sécurisées, la décharge chimique du Letten ne dispose pas de système de rétention qui empêche les eaux qui percolent à travers la décharge d’atteindre les eaux de surface ou la nappe phréatique. Les analyses de l’industrie chimique, comme celles de Greenpeace, ont montré que les eaux de percolation sont fortement contaminées. La pollution de la nappe phréatique montrée par Greenpeace en est la conséquence logique.

Les décharges non sécurisées constituent de ce fait un risque inadmissible et imprévisible pour la santé publique et l’environnement, parce que les émissions en varient fortement selon la situation. De fortes précipitations peuvent lessiver la décharge et entraîner les polluants dans la nappe phréatiques; la rouille peut soudain percer de vieux fûts et leur contenu toxique se répandra d’un coup. Ce risque n’existe pas que pour la décharge du Letten mais aussi pour les autres décharges chimiques de la région. Soit celle de Roemisloch, où la chimie bâloise a elle-même mesuré des concentrations massives de polluants hors de la décharge; et celles de Hitzmatten et de Galgenrain où un seul forage a été effectué et où l’industrie chimique a toujours nié qu’il s’y trouve des déchets chimiques. Des éclaircissements et des forages supplémentaires y sont nécessaires.

Il est étrange que les décharges (prétendument) sécurisées de Kölliken et Bonfol soient assainies à grands frais et que la chimie bâloise continue de prétendre que les décharges sans la moindre sécurisation de la région bâloise ne constituent pas le moindre problème. Ce qui est nécessaire pour les décharges sécurisées l’est d’autant plus pour les décharges non sécurisées. Greenpeace exige de ce fait le commencement immédiat de l’assainissement complet de toutes les décharges de déchets chimiques de la région bâloise.