La société Zwischenlager Würenlingen SA (Zwilag) a présenté des documents insuffisants ne correspondant plus sur des points essentiels à l’autorisation cadre. C’est ce que critique la Commission fédérale pour la sécurité des installations nucléaires (CSI), l’instance de contrôle de la Confédération. Le message du Conseil fédéral, qui contenait aussi un crédit de 30 millions pour le conditionnement des déchets, était déjà dépassé lorsque le Conseil national a traité l’affaire. Le Parlement n’en a toutefois pas été informé pour que le projet puisse être imposé plus facilement.

Baden (AG). La Commission fédérale pour la sécurité des installations nucléaires (CSI) est très claire sur le 1er scandale. Le traitement des déchets, nécessaire avant leur stockage, ne correspond pas à ses attentes. Les documents fournis à la CSI sont en outre insuffisants pour qu’elle puisse juger si les procédures de protection contre les radiations ont été optimisées. Durant les travaux, le soumissionnaire compte en plus faire des modifications dont il n’a pas fait état jusqu’à présent. Adolf Ogi, l’ancien chef du Département fédéral des transports, des communications et de l’énergie (DFTCE), est l’auteur du 2è scandale. Bien que la CSI ait attiré l’attention sur les contradictions entre la demande d’autorisation cadre et l’autorisation de construire et d’exploiter, il a préféré tromper le Conseil national avec des données dépassées pour imposer le projet du lobby de l’atome qui, le dos au mur, joue ses dernières cartes.

Trompée, l’Assemblée fédérale a, entre autres, autorisé un crédit d’investissement de 30 millions de francs pour l’installation chargée de conditionner les déchets avant leur stockage. Cette installation, dont la Zwilag ne veut pas construire des éléments importants pour des raisons financières, et en contravention au message du Conseil fédéral, devrait soulager l’Institut Paul Scherrer (Paul-Scherrer-Institut, PSI) voisin. Selon ses propres dires, celui-ci traite actuellement les déchets radioactifs avec des installations dépassées. Une partie des installations de conditionnement du PSI devra être mise hors service cette année parce qu’elle n’est pas conforme à l’Ordonnance fédérale sur la protection de l’air (OPAir). On ne sait pas ce qui adviendra de l’argent de la Confédération.

Dans son rapport, la CSI prend également position sur une expertise de la Division principale de la sécurité des installations nucléaires (DSN). La DSN y recommande l’octroi d’un permis de construire tout le complexe et une autorisation d’exploiter le dépôt. La CSI reproche à la DSN d’avoir travaillé sur le projet malgré l’absence de documents importants. Selon la CSI, il faudrait à l’avenir renvoyer d’entrée les demandes qui ne comportent pas tous les documents nécessaires. Ce qui veut en fait dire que le projet ne devrait pas être accepté, mais que sous la pression des événements le lobby de l’atome devrait néanmoins recevoir son dépôt de déchets radioactifs.

La Zwilag est une société écran des exploitants de centrales atomiques. Les actionnaires en sont la centrale nucléaire de Leibstadt SA, la centrale nucléaire de Gösgen-Däniken SA, les Forces motrices du nord-est SA (NOK) et les Forces motrices bernoises SA. Le directeur en est Hans Rudolf Lutz des NOK qui fournissent également la boîte aux lettres de la Zwilag. C’est pour ça que ce matin 25 militants de Greenpeace ont transformé le portail principal des NOK à Baden en boîte aux lettres de la Zwilag.