Greenpeace prouve ce dont on se doute depuis des années, mais que Novartis, Ciba SC et Syngenta, les transnationales de la chimie bâloise ont toujours nié: la décharge alsacienne de Hitzmatte contient des déchets chimiques de la chimie bâloise. Le laboratoire RWB, mandaté par Greenpeace, y a trouvé au moins 5 produits chimiques provenant clairement de l’industrie chimique. Greenpeace exige que les compagnies chimiques établissent d’ici la fin de l’année 2002 un concept d’élimination des décharges de déchets chimiques et une réorientation complète et soutenable de la politique de ces compagnies en matière de sites contaminés.

Bâle (BS). Il y a peu, les transnationales de
la chimie bâloise affirmaient encore ne pas avoir déchargé de
déchets chimiques à Hitzmatte en Alsace, le long de la frontière
franco-suisse. Les résultats d’analyse en possession de Greenpeace
prouvent le contraire. RWB, le laboratoire jurassien mandaté par
Greenpeace, a prouvé la présence de produits chimiques dans l’eau
qui sort au pied de la décharge. Il s’agit de substances
intermédiaires de la production de colorants, de médicaments et de
pesticides, comme le chlorobenzène, le crésol et l’indol. Ils sont
en partie très dangereux pour les eaux. Deux de ces substances sont
soupçonnées d’être cancérigènes.

Bien que l’industrie chimique bâloise annonce
depuis plus d’une décennie vouloir assumer la responsabilité des
décharges « sauvages » de déchets chimiques, Novartis, Ciba SC et
Syngenta se sont contentés d’approfondir un piézomètre
scientifiquement à peine significatif; elles ne semblent même pas
avoir cherché d’exfiltrations d’eau à la surface. Si l’on ne veut
rien trouver, on ne trouve pas. Lors de l’assemblée générale de
Novartis le 20.03.2002, son PDG, Monsieur Daniel Vasella, avait
annoncé vouloir assainir tous les sites contaminés sur notre
planète relevant de la responsabilité de Novartis. Mais les
manoeuvres dilatoires ne permettent pas d’atteindre ce but. Pour
vraiment être à la pointe en matière de protection de
l’environnement (Novartis) et vraiment créer des « effets pour de
l’eau propre et une joie de vivre sans mélange » (Ciba), Greenpeace
exige un changement radical de la politique des sites contaminés:
nous voulons voir des actes et ne nous contentons plus de
promesses!

A cela s’ajoute un élément particulièrement
explosif: en aval de la décharge de déchets chimiques d’Hitzmatte,
sur sol suisse, l’établissement cantonal d’assurance de Bâle
campagne a exigé de la commune d’Allschwil qu’elle protège ses
bâtiments contre les crues avant fin 2002. La commune doit donc
construire un barrage, sinon l’assurance ne couvrira plus de
dégâts; en cas de crue, l’eau pourra ainsi former un lac pouvant
s’étendre jusque sous la décharge de déchets chimiques de
Hitzmatte. Son flanc instable pourrait glisser et les déchets
chimiques se déverser dans le lac. L’atteinte à l’environnement et
les coûts d’assainissement seraient immenses. C’est pour cela qu’il
est claire que la construction d’un barrage à cet endroit exige
l’excavation des déchets chimiques.

Greenpeace exige donc que Novartis, Ciba SC et Syngenta
présentent d’ici fin 2002 un concept d’assainissement de la
décharge de déchets chimiques de Hitzmatte.