Aujourd’hui, Greenpeace a envoyé une série de photos au Conseil fédéral pour lui faciliter la prise de bonnes résolutions dans le domaine du climat pour l’année prochaine. Ces photos montrent des véhicules dans les forêts calcinées de Loëche et environs. Ce faisant, Greenpeace appelle le Conseil fédéral à enfin dire la vérité à la population suisse: il n’est pas possible d’à la fois protéger le climat et étendre le réseau routier. Le contre-projet Avanti sur lequel les citoyens suisses se prononceront le 08.02.2004 torpille les efforts suisses de protection du climat en favorisant l’augmentation du trafic.

Loèche (VS). Si le Conseil fédéral ne parvient pas enfin à inverser la tendance dans le domaine de la protection du climat et du trafic routier, les catastrophes comme celle de Loëche se reproduiront durant les années à venir. La canicule de l’été 2003, avec les températures les plus élevées enregistrée depuis le début des mesures en 1753, pourrait être annonciatrice de changements climatiques d’une ampleur inimaginables.

En Suisse, durant le 20e siècle, les températures ont augmenté 2 fois plus vite que la moyenne planétaire; cela a pour conséquence que les glaciers sont en train de disparaître, que les canicules deviennent plus fréquentes et plus longues, que des flancs de montagnes s’effondrent, que les inondations et les incendies sont plus dévastateurs et plus fréquents. Le 11.08.2003, un record de chaleur a été battu en Suisse avec 41.5°C; en comparaison des moyennes annuelles à long terme, l’été dernier a été trop chaud de 4°C à 6°C et extrêmement sec. Cette combinaison a favorisé le plus grand incendie de forêt depuis 30 ans; au-dessus de Loëche, en 2 heures et en l’absence de vent, l’incendie est passé de 800 m/m à 1’800 m/m et a détruit 220’000 arbres.

Gaston Oggier, président de la commune de Loèche, est favorable à l’engagement de Greenpeace et déclare qu’un « incendie aussi catastrophique ne doit plus pouvoir se produire. La Suisse doit accorder plus d’attention à la protection du climat. »

Aujourd’hui, le trafic routier en Suisse est responsable d’un bon tiers des émissions de CO2 et doit diminuer de près de 15% d’ici 2010 pour permettre d’atteindre les objectifs de la Loi sur le CO2. EN 2002, le Conseiller fédéral Leuenberger faisait remarquer « qui sème des tunnels et de larges routes, récolte du trafic, du bruit, un air insalubre et des embouteillages ».

Cyrill Studer, chargé de la campagne climat-transports chez Greenpeace Suisse, pense que « le Conseil fédéral semble avoir oublié ses propres paroles, sinon il investirait des milliards dans la réduction du trafic routier et la promotion du transfert modal. Mais le contre-projet Avanti donne un chèque en blanc de CHF 30 à 60 milliards de francs à un Parlement avide de constructions routières. Cela permettra une extension massive des routes et une augmentation comparable des émissions de CO2. »