Ce matin à l’aube, plus de 40 militants Greenpeace ont occupé le terrain d’essai de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) à Lindau (ZH) sur lequel du blé transgénique a été semé le 18.03.2004. Les défenseurs de l’environnement ont enveloppé de tissu blanc la cage dans laquelle se trouve le champ d’essai puis s’y sont enchaînés. L’enveloppe blanche porte des signaux d’avertissement avec le message « Attention transgénique! ». Avec des banderoles « Stop blé transgénique », les militants appellent l’EPFZ à renoncer à son expérience de transgenèse insensée et à détruire ces dangereuses semences.

Lindau (ZH). Avec des semailles transgéniques au milieu du délai de 30 jours durant lequel il aurait été possible de recourir contre l’autorisation de dissémination, l’EPFZ a mis les adversaires de son essai devant le fait accompli et les a empêchés d’utiliser tous les moyens légaux. Un recours au Tribunal fédéral est de ce fait inutile.

Greenpeace ne renoncera pas à s’opposer à cette inutile et dangereuse expérience de culture d’OGM en plein air. L’organisation écologiste exige que les chercheurs l’EPFZ renoncent à disséminer des OGM dans l’environnement. L’EPFZ argumente considérer « comme de son devoir de trouver des réponses à des questions concernant des plantes transgéniques ». Cela n’engage qu’elle, mais l’essai qu’elle vient de commencer à Lindau n’est pas fait de façon à pouvoir répondre à des questions concernant les cultures transgéniques. Ce blé transgénique est prétendument destiné à être cultivé en Inde après avoir été croisé avec des variétés locales, ce qui est très critiquable. L’Inde produit chaque année un excédent de 20 millions de tonnes de blé; en y construisant des installations de stockage, l’EPFZ y contribuerait plus certainement à la sécurité alimentaire qu’en gaspillant l’argent de la recherche à Lindau.

Bruno Heinzer, chargé d’affaire génie génétique chez Greenpeace, déclare que « au lieu de disséminer des bombes à retardement vivantes dans l’environnement, l’EPFZ ferait mieux de répondre aux questions ouvertes dans le domaine des risques sanitaires que constituent les OGM déjà autorisés pour l’alimentation humaine et animale – et prouver ainsi qu’elle est vraiment aussi indépendante qu’elle le prétend ». Partout sur notre planète où il y a culture et consommation d’OGM, on rapporte des incidents inquiétants, comme une recrudescence des allergies ou des vaches qui donnent moins de lait. Les résultats alarmants obtenus lors des rares essais scientifiques d’affouragement avec des OGM sont passés sous silence et ne sont pas vérifiés. Bruno Heinzer explique qu’il « manque de recherches indépendantes. L’industrie n’a pas intérêt à ce qu’une relation entre des problèmes sanitaires et l’ingestion d’OGM soit avérée. C’est pourtant pour confirmer ou infirmer cela que l’EPFZ pourrait faire œuvre de recherche utile. »

Greenpeace appelle les responsables de l’EPFZ à interrompre l’essai de Lindau et à détruire ces semences transgéniques dangereuses pour les humains et leur environnement. Ou comme le dit si bien l’EPFZ sur son site internet: « L’EPFZ veut engager son savoir-faire dans le but de conserver le potentiel des écosystèmes planétaires pour les générations futures; en étant consciente que certains renoncements peuvent aussi être créateurs » (traduit de l’allemand par Greenpeace).