Bâle (BS)  Ce matin, Greenpeace a remis un présent particulier aux actionnaires se rendant à l’assemblée générale de Novartis, 1000 sachets de «Dreckerlis» de Bâle (‘crasselets de Bâle’ au lieu de ‘régals de Bâle’) frais sortis du four. Car les groupes chimiques bâlois continuent de polluer la région bâloise avec une douzaine de décharges chimiques.


Lors de l’AG de Novartis, Greenpeace a rappelé une fois de plus ses devoirs de chef d’entreprise à Daniel Vasella. En tant que dirigeant de Novartis – dont les bénéfices se chiffrent en milliards et qui prétend travailler à l’amélioration de la santé publique – Daniel Vasella doit faire assainir complètement ces sites contaminés, avec la participation des autres entreprises responsables.

Une douzaine de décharges chimiques non-sécurisées doivent encore être assainies dans la région de Bâle; les groupes chimiques bâlois (Novartis, Roche, Syngenta et Ciba) peinent toujours à assumer leurs responsabilités.

Novartis, qui fait le bénéfice le plus élevé de la chimie bâloise et se prétend à la pointe de la protection de l’environnement, doit s’engager pour que l’assainissement complet des sites contaminés aille de l’avant – pour la protection de la santé publique et de l’environnement. Les tactiques semant la confusion et contribuant au ralentissement du dossier doivent cesser.

Les études de risques qu’a effectuées la communauté d’intérêt pour la sécurité des décharges de la régions bâloise (Interessensgemeinschaft Deponiesicherheit Regio Basel, IG DRB) brillent surtout par leurs douteuses méthodes. IGDRB a ainsi annoncé en janvier 2006 que les décharges chimiques non-sécurisées du Letten et du Roemisloch (Haut-Rhin) ne constituent pas un risque concret pour les humains, les animaux et l’environnement, de ce fait leur assainissement ne serait pas nécessaire.

Les études de risques d’IGDRB reposent entre autres sur une liste de substances que l’office de la protection de Bâle-Ville considère comme inopportune. Le produit chimique ‘Surfynol’ a toutefois été retrouvé dans le captage d’eau potable d’Allschwil, près de la décharge du Letten – c’est un des indices selon lesquels d’autres substances chimiques provenant des décharges chimiques peuvent se retrouver dans l’eau potable, ce que IGRDB minimise.

Sur la base d’échantillons, IGRDB a en outre communiqué (BAZ du 17 février 2006) qu’il n’y a pas d’inquiétude à avoir en ce qui concerne les dioxines dans l’eau potable de Neuwiler, Schönenbuch (Haute-Rhin) et Allschwil (Bâle-Campagne). Les dioxines ne sont pourtant pas solubles dans l’eau; elle s’accumulent dans la chaîne alimentaire par l’intermédiaire des tissus graisseux. Il faut donc aller chercher les dioxines dans le lait ou le beurre de vaches paissant près des décharges.