En Espagne, à Carthagène, une cinquantaine de militants de Greenpeace ont occupé une usine de trituration de soja afin de dénoncer l’importation d’OGM en Espagne. Ils ont peint le message « Contient du soja génétiquement modifié » sur le toit de l’usine, se sont enchaînés au portail d’entrée de l’usine et ont déployé une banderole sur laquelle on pouvait lire : « N’achetez pas de produits génétiquement modifiés ». En France, Greenpeace propose aux consommateurs de devenir Détectives OGM

International. En réponse, Moyresa, le propriétaire de l’usine occupée, filiale du groupe Bunge, le plus grand triturateur et exportateur de soja au monde et le plus important fournisseur d’huile végétale, s’est engagé à convertir son usine de Bilbao au soja non OGM. « C’est une victoire, mais juste une première étape pour Moyresa/Bunge, qui possède de nombreuses usines de transformation de soja dans le monde et importe des quantités énormes de soja sans se soucier de traçabilité ou de contamination. Tant qu’elle n’aura pas adopté une politique globale d’utilisation de non OGM, Greenpeace étiquettera cette entreprise OGM » a déclaré Jean-Philippe Carrasco, chargé de campagne OGM à Greenpeace-Espagne.

Au même moment au Brésil, des militants de Greenpeace ont investit le Saturn V, un bateau en partance du port de Rio Grande avec un chargement suspecté de contenir du soja contaminé ; ils ont inscrit les lettres « OGM » à la peinture sur la coque du bateau. Greenpeace a pris des échantillons pour les faire analyser et faute de pouvoir obtenir des informations précises sur la nature de la cargaison, a adressé une demande d’informations complémentaires aux différents Ministères brésiliens responsables de l’application du Protocole Biosécurité sur le commerce des OGM.

Simultanément en Australie, le Rainbow Warrior a déchargé deux tonnes de soja non OGM, dans le port de Newscastle, destinées à l’industrie avicole et à son principal représentant, Inghams, afin qu’elle s’engage à utiliser exclusivement du soja non OGM.

Partout dans le monde, Greenpeace intensifie sa campagne mondiale contre la dissémination des OGM dans l’environnement et leur introduction dans notre alimentation. Celle-ci vise particulièrement le soja car il constitue une denrée agricole très largement utilisée dans l’alimentation humaine et plus encore dans l’alimentation animale, et qu’aujourd’hui, la moitié du soja produit dans le monde est transgénique.

La campagne de Greenpeace vise aussi à lancer un signal fort auprès du plus important producteur de soja non OGM au monde, le Brésil. « Le développement actuel du marché non OGM est une opportunité unique pour le Brésil. Autoriser les OGM irait à l’encontre de ses intérêts sociaux et écologiques et constituerait une aberration économique, au moment où le refus des OGM sur le marché international se confirme » a déclaré Arnaud Apoteker, chargé de campagne OGM à Greenpeace France.

Le futur est sans OGM : tel est le message porté par trois bateaux de l’organisation – le Rainbow Warrior, l’Esperanza et l’Arctic Sunrise – qui sillonnent les mers du globe sur lesquelles sont transportés des millions de tonnes d’OGM chaque année.