Greenpeace est scandalisée de la décision du Conseil fédéral de ce jour d’approuver le recours de l’EPFZ contre la décision de l’OFEFP concernant le blé transgénique. En novembre L’Office fédéral de l’Environnement de la Forêt et du Paysage (OFEFP) avait refusé cet essai de dissémination après un examen approfondi. Mais le Conseiller fédéral Leuenberger semble avoir fini par céder au lobby de la transgenèse et accepté de négliger la protection de la santé publique et de l’environnement. Comme il est déjà possible de lutter contre la carie du blé avec des moyens éprouvés et ménageant l’environnement, l’expérimentation en plein champ demandée par l’EPFZ revient à prendre un risque inutile.

Berne (BE). Jusqu’à présent l’agriculture
suisse est protégée contre les plantes transgéniques. Cette
situation n’est pas seulement nécessaire d’un point de vue
environnemental mais aussi d’un point de vue économique car elle
permet à l’agriculture suisse, qui mise sur la qualité, de se
targuer d’une production garantie sans génie génétique.

«La décision de ce jour ouvre de nouveau la porte à des cultures
transgéniques sur de grandes surfaces», avertit Bruno Heinzer,
chargé de la campagne protection génétique chez Greenpeace Suisse:
«Nous utiliserons tous les moyens à notre disposition pour empêcher
la dissémination de plantes transgéniques et protéger la population
et son environnement de leurs effets imprévisibles. Les expériences
doivent se faire en laboratoire, pas en plein champ. Un sondage que
Greenpeace a mandaté en août montre que 73.3% des Suissesses et des
Suisses partagent cette opinion.»

Pour l’essai qu’elle prévoit, l’EPFZ aimerait disséminer du blé
transgénique doté de 3 transgènes sensés l’immuniser contre le
champignon de la carie du blé. Parmi les transgènes figure le gène
tueur KP4, un gène de résistance à un herbicide et un gène de
résistance à l’ampicilline, un antibiotique très utilisé en
médecine. La carie du blé ne constitue pas de problème pour
l’agriculture suisse; et lors des rares fois où elle se manifeste,
il est possible de lutte contre elle avec des moyens plus fins que
la massue du génie génétique (p. ex. avec une désinfection à l’eau
chaude ou au lait en poudre).

La décision du DETEC est un camouflet à la population suisse et
à l’OFEFP et créé, à la veille des débats du Conseil national sur
GenLex, un précédent qui va à l’encontre du projet de loi proposé
au Parlement. Les faits continuent en outre à s’opposer à une
autorisation; la demande présentée n’est pas suffisante. Pour des
essais de dissémination, il faut en effet au moins que les
organismes soit complètement caractérisés et accompagnés d’une
étude optimale des risques. Ce n’est pas le cas de la demande de
l’EPFZ. Lors des essais dans les serres de l’EPFZ il s’est en outre
avéré, après le dépôt de la demande, que ce blé transgénique ne
fonctionne pas. Il a même été plus fortement attaqué par la carie
que les plantes témoins conventionnelles.