Des militants de Greenpeace venus de Belgique, d’Allemagne, d’Italie, des Pays-Bas, de Turquie et de Grande-Bretagne sont entrés dans les locaux de l’OTAN ce matin pour exiger le retrait des 480 bombes nucléaires américaines toujours présentes en Europe.

Bruxelles (Belgique) Des militants de
Greenpeace venus de Belgique, d’Allemagne, d’Italie, des Pays-Bas,
de Turquie et de Grande-Bretagne sont entrés dans les locaux de
l’OTAN ce matin pour exiger le retrait des 480 bombes nucléaires
américaines toujours présentes en Europe.

A 6 heures ce matin, un camion de Greenpeace surmonté d’une
réplique à taille réelle (3.70 mètres de hauteur) d’une bombe
nucléaire américaine de type B61, a bloqué l’entrée principale du
quartier général de l’OTAN avec des militants porteurs des drapeaux
des 6 pays où des bombes nucléaires américaines sont stockées.

Au même moment, d’autres militants entraient sur le site et
déployaient sur le symbole géant de l’OTAN une banderole réclamant
le désarmement nucléaire de l’Alliance Atlantique. Cette action de
protestation, qui s’est traduit par l’arrestation de 24 militants,
survient alors que les ministres de la Défense des pays membres de
l’OTAN se rencontrent à Bruxelles pour discuter le futur de
l’Alliance.

Seize ans après la fin de la guerre froide, 480 bombes
nucléaires américaines sont encore présentes en Europe, dans le
cadre de l’OTAN, et partagées entre l’Allemagne, la Belgique,
l’Italie, les Pays-Bas, la Turquie et la Grande-Bretagne. Chacune
de ces armes nucléaires a la capacité destructrice de près de 10
fois celle qui détruisit Hiroshima, et toutes ensemble ont une
puissance cumulée suffisante pour rayer de la carte l’Europe toute
entière. La semaine dernière, Greenpeace a rendu public les
résultats d’un sondage montrant qu’une large majorité des Européens
vivant dans les pays accueillant les bombes américaines souhaitent
vivre dans une Europe sans armes nucléaire.

« Les ministres de la défense devraient prendre en compte la
demande populaire en faveur du retrait des bombes de l’Europe, et
agir en conséquence », déclare Donna Mattfield, chargée de la
campagne pour le désarmement nucléaire à Greenpeace International.
La semaine dernière, dans le rapport de la Commission sur les Armes
de Destruction Massive, le président de celle-ci, Hans Blix,
incluait au nombre de ses recommandations 2 points relatifs au
renvoi des 480 bombes nucléaires américaines aux Etats-Unis. Le
rapport donne des informations très précises sur les dangers liés à
la présence de ces armes en Europe. La Commission confirme par
exemple le fait que ces armes nuisent concrètement aux efforts
internationaux entrepris pour relancer le désarmement, notamment
avec la Russie.

Les gouvernements des pays membres de l’OTAN doivent décider
cette année du futur de leur alliance militaire. Ils peuvent exiger
le renvoi de ces armes à leur propriétaire. Cela s’est déjà produit
dans le passé : le Canada, la Grèce, le Danemark (Groenland) et
l’Islande sont aujourd’hui débarrassés des bombes américaines
qu’ils accueillaient autrefois. Dans une période de vives tensions
autour de la question iranienne, la présence de bombes nucléaires
tactiques pointées vers le Moyen-Orient représente pour l’Iran une
menace directe qui n’est pas de nature à faciliter les négociations
en cours avec ce pays.

« A l’heure où les doctrines d’emploi des bombes nucléaires, aux
Etats-Unis, en Grande-Bretagne et maintenant en France, évoluent
vers l’idée de « guerre préventive nucléaire », ces bombes tactiques
américaines sont une menace directe pour l’Iran et donc un obstacle
majeur à la résolution du conflit avec ce pays, affirme Xavier
Renou, chargé de la campagne pour le désarmement nucléaire à
Greenpeace France. Les pays européens détenteurs de bombes
nucléaires doivent reconnaître que cette violation majeure du
Traité de Non Prolifération décrédibilise leur position face à
l’Iran et empêche la relance du processus de désarmement nucléaire
dont le monde à besoin, au Moyen Orient, en Europe et
ailleurs. »