Diminution de la qualité du sperme, augmentation des cas de stérilité, anomalies génitales chez les bébés… Autant de phénomènes liés à notre reproduction et qui pourraient résulter de notre exposition aux substances chimiques industrielles utilisées dans les parfums, les tapis, les équipements électroniques et autres biens de consommation courante.

International  Diminution de la qualité
du sperme, augmentation des cas de stérilité, anomalies génitales
chez les bébés… Autant de phénomènes liés à notre reproduction et
qui pourraient résulter de notre exposition aux substances
chimiques industrielles utilisées dans les parfums, les tapis, les
équipements électroniques et autres biens de consommation
courante.

Tel est le constat que dresse Greenpeace dans le rapport
« Attention fragile: reproduction et exposition chimique » (Our
reproductive health and chemical exposure), publié ce jour. Ce
rapport fait l’inventaire de nombreuses études scientifiques parues
ces dernières années pour dresser un inquiétant état des lieux de
la reproduction humaine. En cinquante ans, les analyses de sperme
révèlent une diminution de 50% du nombre de spermatozoïdes
actifs.

Depuis 1960, le nombre de couples stériles a plus que doublé
dans les pays industrialisés, tandis que les cancers des testicules
se multiplient. Dans de nombreux pays (Etats-Unis, Canada, Suède,
Allemagne, Norvège, Japon, Amérique latine, Pays-Bas et Danemark),
le ratio de natalité garçons/ filles, traditionnellement légèrement
favorable aux garçons, s’est inversé. Et à la naissance, les petits
garçons connaissent de plus en plus de défauts du système
reproducteur.

« Un faisceau de preuves scientifiques concordantes permet de
lier l’exposition aux substances chimiques industrielles et les
perturbations de notre système reproductif, analyse l’un des
auteurs du rapport, le Docteur David Santillo, de l’unité
scientifique de Greenpeace International. Greenpeace demande que
toute substance chimique susceptible de constituer une menace pour
l’homme soit retirée du marché quand des alternatives plus sûres
existent. »

Alkylphénols, phtalates, retardateurs de flamme bromés,
bisphénol-A, muscs artificiels… Ces substances chimiques, citées
dans le rapport, ne constituent qu’une petite partie du problème.
Dans leur grande majorité, les molécules présentes dans les biens
de consommation courante n’ont jamais été testées et leurs impacts
sur la santé humaine et l’environnement n’ont jamais été
évalués.

La réglementation REACH, en cours d’élaboration au niveau de
l’Union européenne (UE), devrait apporter une évaluation et un
contrôle plus stricts de la production et de l’utilisation de ces
substances chimiques dangereuses. L’année dernière, durant la
première lecture de ce texte, le lobbying particulièrement agressif
de la part de nombreux industriels de la chimie a réussi à
affaiblir la portée de la future réforme. La seconde lecture de
REACH et son vote définitif par les gouvernements de l’UE et les
membres du Parlement européen sont prévus pour cet automne.

Si elle est votée en l’état, la réglementation REACH risque de
continuer à autoriser l’utilisation de substances dangereuses pour
notre système hormonal et nos organes sexuels, au lieu de protéger
la santé des citoyens d’Europe et l’environnement. « De nombreux
individus et couples voient leur vie affectée par des problèmes de
reproduction, rappelle Yannick Vicaire, responsable de la campagne
Toxiques de Greenpeace France. L’UE ne peut fermer les yeux face à
un problème grandissant et pour lequel une solution existe! Quels
arguments pourraient justifier qu’on laisse les industriels
incorporer dans leurs produits des toxiques susceptibles d’entraver
le développement in utero d’un bébé? »