Greenpeace et une coalition d’organisations non gouvernementales (ONG) ont protesté aujourd’hui contre Monsanto et délivré des milliers de messages imprimés sur des assiettes en carton. Simultanément, les volontaires de Greenpeace ont déployé une banderole “Monsanto hors de notre alimentation” depuis le toit du siège de la compagnie à Porto Alegre. La manifestation s’est déroulée pendant le Forum Social Mondial.

Porto Alegre (Brésil). Plus de 100,000 personnes de tous les pays sont réunies à Porto Alegre pour partager leur vision et leurs stratégies pour un monde basé sur la justice et la durabilité, plutôt que dominé par des compagnies globales et irresponsables. Les semences génétiquement manipulées que vend Monsanto représentent une grave menace pour la sécurité alimentaire et mènent la recherche agricole dans la mauvaise direction.

“Monsanto a créé des semences OGM, comme le soja transgénique, pour augmenter les ventes de ses herbicides, c’est aussi simple que cela. Les cultures OGM contaminent nos semences, notre agriculture et notre alimentation,” a déclaré Mariana Paoli, de Greenpeace Brésil. “Monsanto fait des bénéfices, mais c’est nous et notre environnement qui payons. Nous ne voulons pas de Monsanto dans nos semences, dans nos champs ou dans nos assiettes.”

Monsanto n’est pas la seule compagnei qui produit des OGM, mais elle est responsible à elle seule de plus de 90 % des cultures OGM cultivées dans le monde. La grande majorité (77%) de ces plantes transgéniques sont conçues pour survivre lorsqu’elles sont aspergées de l’herbicide de Monsanto. Cet herbicide, appelé Roundup, est un herbicide à large spectre, ce qui signifie qu’il tue toutes les autres plantes dans les champs. Le Roundup, dont la matière active est le glyphosate, est maintenant l’herbicide le plus vendu au monde et la principale source de profit pour la compagnie.

Celle-ci a tenté d’obtenir l’autorisation de cultiver son soja transgénique au Brésil depuis plusieurs années, mais a été bloquée par une décision judiciaire à la suite d’un recours en justice intenté par Greenpeace et l’association brésilienne de consommateurs Idec. Malgré cette interdiction, du soja génétiquement modifié a été planté illégalement dans certaines parties du Brésil et a été découvert dans des produits alimentaires. Cette situation devrait changer car le nouveau Président du Brésil, Luis Inacio ‘Lula’ da Silva, s’est engage à faire respecter l’interdiction légale des cultures OGM.

Monsanto a dépensé des milliards de dollars pour acheter des companies semencières au cours des dernières années et domine maintenant les marches des semences de soja et de maïs en Amérique du Nord et du Sud et en Asie. C’est le plus grand fournisseur de semences de maïs au Brésil, avec une part de marché estimée à 60 %. Elle est également le second fournisseur de semences de soja après l’institut national de recherche agricole `Embrapa`.

“Les cultures OGM contaminent les pratiques agricoles sûres et durables qui peuvent permettre la sécurité alimentaire et une existence durable pour les paysans,” a dit Flavia Londres, porte-parole du réseau d’ONG pour un Brésil sans OGM. “Elles ne sont que dans l’agenda de Monsanto et d’une poignée d’autres companies chimiques qui sont plus intéressées à nourrir leurs profits qu’à nourrir ceux qui sont pauvres. Nous voulons Monsanto, ses OGM et ses produits chimiques hors de notre alimentation.”

“Nous n’avons pas besoin et nous ne voulons pas manger d’OGM”, a déclaré Mariana Paoli, de Greenpeace. “Les OGM représentent des menaces environnementales, socials et économiques. Ils contaminent les semences mêmes, qui sont la base de notre alimentation quotidienne, et ils lient ces semences et notre avenir à l’utilisation de produits agrochimiques. Un meilleur monde est possible, mais pour cela, les compagnies comme Monsanto doivent être ramenées sous le contrôle de la société civile et des règlementations gouvernementales pour éviter de plus grands dommages à l’environnement et à la santé humaine”.