L’association Greenpeace a intercepté le porte-avions Clemenceau ce matin, à 7h30, à 90 miles nautiques de l’entrée du canal de Suez. Deux militants, un Français et un Danois, sont montés en haut du mât du navire. L’association écologiste demande à l’Egypte, signataire de la convention de Bâle, qu’elle refuse au Clemenceau l’accès au Canal de Suez afin de bloquer le remorquage du navire vers l’Inde où il doit être démantelé.

Méditerranée  L’association Greenpeace
a intercepté le porte-avions Clemenceau ce matin, à 7h30, à 90
miles nautiques de l’entrée du canal de Suez. Deux militants, un
Français et un Danois, sont montés en haut du mât du navire.
L’association écologiste demande à l’Egypte, signataire de la
convention de Bâle, qu’elle refuse au Clemenceau l’accès au Canal
de Suez afin de bloquer le remorquage du navire vers l’Inde où il
doit être démantelé.

Cette nouvelle action de Greenpeace s’inscrit dans le combat
mené depuis de nombreuses semaines par différentes associations en
France et en Inde pour pousser le gouvernement français à respecter
ses engagements initiaux concernant la quantité d’amiante présente
sur le bateau.

« Le Clemenceau présente aujourd’hui un danger immédiat et direct
pour l’environnement et les ouvriers indiens, explique Jérémy,
l’activiste français de Greenpeace actuellement présent sur le
Clemenceau. La France, qui ne respecte pas la convention de Bâle,
n’a tenu ni sesengagements de désamiantage ni ses engagements de
formation des personnels indiens. Elle doit arrêter son hypocrisie
en continuant de qualifier cette coque rouillée de navire
militaire. Nous ne pouvons simplement pas laisser le bateau aller
plus loin : ce déchet doit repartir en France où il doit être
désamianté complètement et lesautorités indiennes ne doivent pas
l’accepter en l’état. »

Le 6 janvier, la Commission spéciale de la Cour Suprême
indienne, chargée d’examiner l’acceptabilité du Clemenceau sur le
chantier de démantèlement d’Alang, avait déjà refusé au Clemenceau
l’autorisation de pénétrer dans les eaux territoriales indiennes.
Selon un porte-parole de cette Commission, les estimations fournies
par la France sur les quantités d’amiante sont encore « incomplètes,
inutiles, non transparentes et variables ». L’Etat indien rendra sa
décision finale le 20 janvier prochain.

Hier, en France, le juge du tribunal de grande instance de
Versailles a donné raison à Greenpeace et Ban Asbestos. Les
associations avaient déposé un recours pour obtenir les estimations
de tonnage d’amiante réalisées par la société Technopure qui évalue
la quantité d’amiante à bord entre 500 et 1000 tonnes. Deux experts
ont ainsi été chargés d’examiner ces documents pour valider les
chiffres et appréciations qui y sont présentées. Ils devront
présenter leurs conclusions aux associations avant le 15 février
prochain.

« Le gouvernement français s’enferme dans une stratégie de
dénégation du droit international qui va droit dans le mur,
explique Pascal Husting directeur général de Greenpeace France. Il
est plus que temps d’en sortir, de rapatrier le Clemenceau pour le
désamianter. »