Il y a quelques heures, Greenpeace vient de déposer un conteneur de béton de 250 kg contenant 1kg de sol radioactif dans le hall d’entrée du siège de l’Agence International de l’Energie Atomique (AIEA). Il s’agit d’un prélèvement de sol hautement contaminé provenant d’une zone publique extérieure à la zone interdite de Tchernobyl.

Vienne (Autriche) Il y a quelques
heures, Greenpeace vient de déposer un conteneur de béton de 250 kg
contenant 1kg de sol radioactif dans le hall d’entrée du siège de
l’Agence International de l’Energie Atomique (AIEA). Il s’agit d’un
prélèvement de sol hautement contaminé provenant d’une zone
publique extérieure à la zone interdite de Tchernobyl.

Cette action vise à dénoncer l’attitude scandaleuse de l’AIEA
qui n’a de cesse de minimiser les conséquences de la catastrophe de
1986. Pour assurer la sûreté du public, les prélèvements de sol ont
été confinés à l’intérieur de 10 cm de béton et d’une couche de
plomb.

Le sol radioactif a été prélevé par Greenpeace, dans des
endroits situés entre 40 et 50 km de la centrale nucléaire de
Tchernobyl, dans une zone largement éloignée de la zone d’exclusion
des 30km autour du réacteur détruit, où les gens ont un libre
accès. Les prélèvements ont été envoyés à des laboratoires en
Ukraine et en Autriche. Le plus inquiétant a été la découverte
d’une particule dite «chaude» dans le prélèvement. Cette particule
s’est avérée être un grain hautement radioactif de combustible
irradié qui a été éjecté lors de l’explosion du réacteur. Une telle
particule est extrêmement dangereuse si elle est inhalée ou ingérée
ou si elle vient en contact prolongée sur le corps.

«Les gens utilisent le bois, ramassent les champignons et les
baies sans savoir qu’ils s’exposent à de sérieux risques
radiologiques! Les prélèvements que nous avons effectués sont 10 à
25 fois plus radioactifs que les limites définies par la Commission
Européenne qui qualifie une substance comme un déchet radioactif»
explique Jan Vande Putte chargé de campagne nucléaire pour
Greenpeace International.

En plus des particules relâchées et éjectées lors de l’explosion
de Tchernobyl, plusieurs millions de mètres cubes de déchets
nucléaires entreposés précipitamment à la suite de l’accident,
polluent une très importante zone autour de la centrale abandonnée.
Cette montagne de déchets constitue une bombe radiologique à
retardement qui pourrait contaminer à nouveau la région jusqu’à la
rivière Dnjepr qui constitue la principale réserve d’eau de
l’Ukraine. Greenpeace appelle à une urgente prise en compte de
cette situation et à la mise en place de mesures pour contrôler et
conditionner ces déchets.

«De modestes investissements permettraient de réduire
significativement les doses radioactives des populations. Au lieu
de truquer les statistiques, de nier les faits et de minimiser les
impacts de Tchernobyl, l’AIEA devrait aider les personnes dont les
vies ont été brisées par la technologie dont elle fait la promotion
à travers le monde» déclare Ivan Blokov, chargé de campagne Energie
pour le bureau Russe. «Les prélèvements que nous avons effectués
sont la preuve que la contamination de régions de l’Ukraine est
encore forte. La volonté de l’AIEA de réhabiliter les territoires
qui ont été évacués amènera à d’importants risques sur la
santé».