Nouvelle étape pour l’expérience de transgénie de l’EPFZ, malgré une procédure judiciaire en cours et une opposition croissante, l’institut de recherche reçoit l’autorisation de disséminer son blé transgénique à Lindau. Le Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) a refusé l’effet suspensif au recours déposé le 30.01.03 par Greenpeace, des riverains du terrain d’essai et IP-Suisse. Le DETEC tente ainsi de créer un précédent avant d’avoir examiné la plainte sur le fond. C’est pour cela qu’en ce 21.02.03 des militants de Greenpeace et des riverains protestent devant l’institut de recherche de l’EPFZ à Lindau contre le blé transgénique en déployant une grande banderole avec l’inscription « Kein Gentech-Weizen in Lindau: gefährlich! sinnlos! überflüssig! » (pas de blé transgénique à Lindau: dangereux! insensé! superflu!)

Zurich (ZH). L’essai de dissémination de blé transgénique que l’EPFZ projette à Lindau comporte de nombreux risques: antibiorésistance, effets inconnus sur les bactéries ou les insectes, croisements avec d’autres céréales et des graminées. L’essai en serre n’a en outre pas fonctionné. Le DETEC n’en a pas tenu compte et a autorisé l’EPFZ à semer malgré la procédure judiciaire en cours.

Les riverains et les cultivateurs de céréales proches du terrain de recherche, soutenus par Greenpeace, IP-Suisse, les agriculteurs bio zurichois et schaffhousois, l’association des petits agriculteurs VKMB, KAGfreiland, Swissaid, Pro Natura, l’Appel de Bâle contre le génie génétique et les Verts suisses, ont fait recours contre la dissémination de blé transgénique avec des arguments complets et fondés. La décision du DETEC de ce jour balaie les arguments des recourants sans avoir écouté les parties.

Les habitants de Lindau et les organisations qui les soutiennent ne se laisseront pas abattre. « La Suisse est trop petite pour permettre une coexistence harmonieuse entre une agriculture écologique sans plantes transgéniques et une agriculture cultivant des transgènes. Les agriculteurs suisses en sont conscients et misent clairement sur une agriculture durable sans génie génétique. La couverture scientifique ne sert qu’à ouvrire la porte aux cultures transgéniques. Il ne sera ensuite plus possible d’arrêter la contamination par les transgènes, » explique Marianne Künzle de Greenpeace. « C’est pour cela que nous sommes absolument opposés à toute semaille de transgènes. »

Greenpeace exhorte l’EPFZ à renoncer à ses pressions favorables au génie génétique et à enfin comprendre que l’environnement n’est pas un laboratoire en plein air.