Aujourd’hui, Greenpeace recourt au Département fédéral de l’Environnement, des Transports, de l’Energie et de la Communication (DETEC) contre l’autorisation accordée le 30.10.2003 par l’Office fédéral de l’Environnement de la Forêt et du Paysage (OFEFP) à l’Ecole Polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) d’expérimenter un blé transgénique en plein champ à Lindau (ZH).

Zurich (ZH). L’autorisation accordée par l’OFEFP à l’EPFZ est incompréhensible au vu des lacunes que présente le dossier de demande d’autorisation déposé par l’EPFZ; il ne permet pas une analyse précise des risques que constitue cette expérience pour la santé publique et l’environnement. Et dans l’autorisation de l’OFEFP, il manque par exemple une caractérisation précise de ce blé transgénique et des indications précises sur la protéine tueuse qu’il produit, ainsi qu’une prise en compte réaliste de l’essai en serre raté.

Malgré que le dossier de l’EPFZ que l’OFEFP avait refusé en novembre 2001 ne soit pas devenu plus clair, meilleur ou plus sûr, l’OFEFP a donné son feu vert le 30.10.2003 à l’expérimentation du blé transgénique de l’EPFZ en plein champ. Cette autorisation est incompréhensible; toutes les raisons du refus de 2001 restent en effet valables:
– Le blé transgénique de l’EPFZ contient toujours un gène d’antibiorésistance inutile et qui constitue un risque pour la santé publique.
– La description de l’effet potentiel du gène « tueur » KP4 est lacunaire et ne permet pas d’établir de conclusions en matière de toxicité dans le domaine alimentaire; pour ce faire, les bases nécessaires demandées par la loi manquent.
– Le risque d’une contamination et de nuisances pour les bactéries du sol dues au blé transgénique de l’EPFZ persistent. L’OFEFP n’a demandé aucun mesure pour empêcher ou limiter l’échange de gènes entre ce blé et les organismes du sol.
– Cette expérience n’a aucune utilité agronomique, des alternatives existent (désinfection à l’eau chaude); les sortes de blé résistant à la carie, obtenues par sélection, sont en outre presque au point.
– La possible acquisition de connaissances liée à cet essai est minimale, car cette sorte de blé transgénique ne sera jamais cultivée. L’essai ne contribue en outre pas à la recherche en biosécurité comme le demande la nouvelle loi sur le génie génétique.
– La demande de l’EPFZ ne donne pas d’objectif clair à cet essai; il serait toutefois nécessaire d’examiner les objectifs d’un essai pour en évaluer les avantages et les inconvénients.

L’OFEFP n’a tenu compte ni du refus unanime de cet essai par la Commission d’éthique, ni du refus d’une minorité de la Commission de biosécurité. De nombreuses organisations d’agriculteurs, de consommateurs et de défenseurs de l’environnement soutiennent le recours de Greenpeace contre l’expérimentation du blé transgénique de l’EPFZ: IP-Suisse, Fondation pour la protection des consommateurs, Uniterre, Union des petits paysans VKMB, Pro Natura, Appel de Bâle contre le génie génétique et Sativa.