Du courrier pour Monsanto, la transnationale agrochimique étasunienne dont la mauvaise réputation n’est plus à faire: aujourd’hui, des militants de Greenpeace ont saisi d’innombrables paquets de polente dans des filiales de Coop de toute la Suisse et les ont mis dans un énorme paquet portant l’inscription « Attention: Illegal Genetically Modified Maize! Back to sender: Monsanto Co., Argentina » devant la filiale Coop de la Bahnhofbrücke à Zurich. La polente en provenance d’Argentine vendue par Coop est contaminée par du maïs GA21 transgénique illégal de Monsanto, malgré que la vente de ce maïs ne soit pas autorisé en Suisse et dans l’UE et que sa culture ne soit pas autorisée en Argentine.

Zurich (ZH). Greenpeace a fait analyser si la polente en provenance d’Argentine contient des éléments transgéniques. Le résultat est inquiétant: le laboratoire Genescan (Allemagne), dont l’expertise en la matière est reconnue au niveau international, a montré la présence d’éléments du maïs GA21 transgénique, non autorisé pour l’alimentation humaine et produit par la transnationale étasunienne Monsanto, dans la polente conventionnelle vendue par Coop (« Polenta Dorata », « Valgarona Polenta Rapida », « Valgarona Polenta Rustica »). Seule la polente bio « Bio Bramata » était exempte de manipulation génétique.

Ce scandale alimentaire confirme l’utilité de nos recherches en 2001 en Argentine », déclare Daniela Montalto de Greenpeace Argentine. « Le 11 mai 2001, nous avions déjà informé de la culture illégale de maïs GA21 transgénique de Monsanto; ce maïs n’est pas autorisé en Argentine, ni pour la culture, ni pour l’alimentation ou l’affourragement, et qui ne peut pas être importé en Europe. Monsanto a toutefois rejeté toute responsabilité et a qualifié les critiques de Greenpeace de risibles. Nous avons prévenu contre le risque que les exportations de maïs depuis l’Argentine constituent dans cette situation. Mais les autorités argentines n’ont même pas osé nommer le fabricant du maïs transgénique cultivé dans l’illégalité », explique Daniela Montalto, qui a aussi participé à l’action à Zurich.

« Manifestement, ni les autorités argentines, ni Coop n’ont pris les avertissements de Greenpeace au sérieux; maintenant, les dégâts sont faits, que ce soit pour les consommateurs suisses ou pour les agriculteurs argentins », ajoute Bruno Heinzer de Greenpeace Suisse. « Cet aliment transgénique illégal doit être immédiatement retiré des rayons. Et Monsanto doit enfin cesser d’imposer des aliments transgéniques à des consommateurs qui n’en veulent pas! »

Greenpeace exige le retrait immédiat des aliments contaminés du commerce, ainsi que des éclaircissements complets sur les circonstances de la culture et de l’importation illégales de ce maïs. Monsanto doit immédiatement faire cesser la culture transgénique illégale. Coop et Greenpeace discutent d’une intervention écrite commune au secrétariat argentin de l’agriculture.