Greenpeace soutient avec force les appels de la Ligue arabe pour que la Session d’urgence de l’Assemblée générale des Nations unies demande un arrêt immédiat de la guerre illégale et unilatérale contre l’Irak.

Amsterdam (Hollande). Le débat « ouvert » du
Conseil de sécurité va permettre d’entendre les vues de l’ensemble
des membres de l’Assemblée et devrait conduire à l’adoption d’une
résolution appelant à un cessez le feu et condamnant la guerre en
Irak. Mais il est probable que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne
opposent leur veto à une telle résolution. Selon certains articles
de presse, cela pourrait déclencher un appel de la Ligue arabe pour
une session d’urgence de l’Assemblée générale, qui peut être
invoqué dans la cadre de la Résolution 377, connue sous le nom
d’Union pour le maintien de la paix (1).

« Il est temps que les gouvernements des Etats-Unis et de la
Grande-Bretagne soient confrontés à l’ampleur et à la détermination
de l’opposition quasi unanime à cette guerre illégale », a déclaré
Yannick Jadot, Directeur des campagnes �� Greenpeace France. « Nous
pensons que si une résolution est mise au vote, une majorité
écrasante des Etats membres des Nations unies la soutiendra, ce qui
reflétera à la fois la volonté de faire respecter le droit
international et l’écrasante opposition de l’opinion publique
mondiale à l’unilatéralisme américain et aux horreurs de la guerre
en Irak. »

La résolution 377 peut être déclenchée soit par une majorité des
membres du Conseil de sécurité, soit par une majorité des membres
de l’Assemblée générale. Elle l’a déjà été 10 fois durant les
cinquante dernières années quand le Conseil de sécurité, du fait du
manque d' »unanimité » parmi ses membres permanents, était incapable
d’assurer sa mission première de maintien de la paix et de la
sécurité internationale.

« Nous savons que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont déjà
menacé les pays de représailles s’ils invoquaient la résolution
?Union pour le maintien de la Paix’ . Nous demandons à tous les
pays de faire front commun contre un nouvel ordre mondial dicté par
les Etats-Unis et d’utiliser tous les moyens juridiques disponibles
dans le cadre des Nations unies pour stopper la guerre », a conclu
Yannick Jadot.

(1) – La Résolution 377 reconnaît que c’est la
responsabilité principale du Conseil de sécurité que de maintenir
la paix, mais indique que si le Conseil de sécurité manque à
s’acquitter de sa responsabilité « il n’en résulte pas que les Etats
Membres soient relevés de leurs obligations ni l’Organisation de sa
responsabilité aux termes de la Charte en matière de maintien de la
paix et de la sécurité internationales. » Le premier article de la
résolution 377 stipule que: « dans tout cas où parait exister une
menace contre la paix, une rupture de la paix ou un acte
d’agression et où, du fait que l’unanimité n’a pas pu se réaliser
parmi ses membres permanents, le Conseil de sécurité manque à
s’acquitter de sa responsabilité principale dans la maintien de la
paix et de la sécurité internationales, l’Assemblée générale
examinera immédiatement la question afin de faire aux Membres les
recommandations appropriées sur les mesures collectives à prendre,
y compris, s’il s’agit d’une rupture de la paix ou d’un acte
d’agression, l’emploi de la force armée en cas de besoin, pour
maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales. Si
l’Assemblée générale ne siège pas à ce moment, elle pourra se
réunir en session extraordinaire d’urgence dans les vingt-quatre
heures qui suivront la demande présentée à cet effet. Pareille
session extraordinaire d’urgence sera convoquée sur la demande soit
du Conseil de sécurité paf un vote affirmatif de sept quelconques
de ses membres soit de la majorité des Membres de
l’Organisation ».