Sérieuse rebuffade pour l’industrie chimique bâloise (Basler Chemische Industrie, BCI). Son projet d’assainissement de la décharge industrielle de Bonfol (DIB) comporte de tellement graves lacunes que la République et Canton du Jura (RCJU) ne lui donne pas d’autorisation. Selon les autorités jurassiennes, le projet de la BCI n’est pas réalisable parce que Novartis, Ciba, Roche & Co. ne veulent même pas respecter la législation suisse sur la sécurité au travail et la protection de l’environnement. Cela prouve l’incompétence de la BCI.

Bonfol (JU). Le Collectif Bonfol (CB) salue le fait que le Jura montre les infractions de la BCI. La BCI doit en tirer les conséquences et céder la place à une direction de projet indépendante. Le CB exige de ce fait le retrait immédiat des responsables de projet de la BCI.

S’il en était allé selon la BCI (Novartis, Roche, Syngenta, Ciba SC, Clariant, SF-Chem, Henkel, Rohner), le Canton du Jura l’aurait autorisés à assainir la DIB; mais le Jura en a décidé autrement. Il réprouve poliment des faits inadmissibles, le projet de la BCI ne respecte que partiellement la législation et n’est pas réalisable en l’état. Les organisations du CB (Pro Natura, syndicat GBI-SIB, Greenpeace, WWF, Les Verts France) sont du même avis et saluent la prise de position de la RCJU.

Matthias Wüthrich du CB pense: « La prise de position des autorités jurassiennes montre l’incompétence de la BCI. Après 3 ans de planification, la BCI nous a présenté un projet d’assainissement qui ne respecte même pas les lois et n’est en plus techniquement pas réalisable. La direction de projet de la BCI a failli. Pour garder la face, la BCI a même tenté d’empêcher la publication de la prise de position de la RCJU. Qui peut encore avoir confiance en la BCI? Elle doit maintenant en tirer les conséquences et démettre les personnes chargées d’assainir la DIB en faveur d’une direction de projet indépendante. »

L’assainissement de la DIB est plus urgent que jamais, les experts du CB ont montré dans leur étude du projet d’assainissement présentée par la BCI que la cuvette de glaise qui empêche les 114’000 tonnes de déchets toxiques de s’écouler dans les eaux souterraines est beaucoup plus attaquée et contaminée que la BCI ne veut le reconnaître. La DIB est aussi beaucoup plus perméable et il est chaque jour plus vraisemblable qu’une extraordinaire et grave pollution des eaux souterraines se produise dans toute la région.

Le 14.05.2004, le CB avait déjà publié tous les rapports des experts mandatés par la RCJU sur le site www.greenpeace.ch (voir lien ci-dessous). Ces rapports constituaient – comme maintenant la prise de position des autorités jurassiennes – une critique fondamentale du projet d’assainissement de la DIB présente par la BCI. La BCI ne semble pas en mesure d’assainir la DIB selon les meilleures pratiques existantes. L’incompétence de la BCI ne doit toutefois pas repousser l’assainissement complet de la DIB; c’est pour cela qu’il faut une gestion de projet indépendante.