Pour le début de la session des chambres, des militants Greenpeace ont déposé des gravats et du bois flotté provenant de l’inondation du siècle devant l’entrée principale du Palais fédéral. Ils ont hissé sur cette montagne de débris un drapeau suisse portant la revendication “Reduce CO2“.

Berne (BE) Pour le début de la session
des chambres, des militants Greenpeace ont déposé des gravats et du
bois flotté provenant de l’inondation du siècle devant l’entrée
principale du Palais fédéral. Ils ont hissé sur cette montagne de
débris un drapeau suisse portant la revendication « Reduce
CO2″.

L’organisation de protection de l’environnement Greenpeace
réclame la constitution d’un conseil climatique national qui
prépare des mesures d’urgence efficaces pour réduire les émissions
de CO2 et organise l’aide au nombre croissant de victimes du
changement climatique.

«Ceux qui voudraient tourner la page après la catastrophe
provoquée par les inondations n’ont pas compris les signes des
temps à l’époque du changement climatique pour ce pays alpin qu’est
la Suisse. Le changement climatique, dont l’être humain est
responsable, doit devenir une priorité nationale », déclare
Alexander Hauri de Greenpeace. Après des intempéries qui ont
entraîné des morts et des dégâts pour des milliards de francs,
c’est une nouvelle époque qui s’ouvre.

Il faut maintenant mettre en place une politique offensive et
ciblée, coordonnée au niveau national et international, qui
applique les solutions qui s’imposent. Il s’agit de s’attaquer aux
causes, aux effets et aux coûts du changement climatique. Dans ce
pays touché de manière particulièrement directe par le changement
climatique, il est de notre intérêt le plus immédiat de développer
une politique en matière de climat digne de ce nom. Tant que la
Suisse ne prendra pas des mesures énergiques sur son territoire,
elle ne pourra, ni faire pression au niveau international, ni
espérer une solidarité des autres Etats.

Greenpeace réclame du parlement et du Conseil fédéral la mise en
place, lors de cette session des chambres, d’un conseil national
sur le climat, réunissant les personnalités les plus capables et
les plus progressistes. Celles-ci devront engager un plan de
mesures d’urgence de nature à garantir notre indépendance vis à vis
des énergies fossiles et de réduire ainsi les émissions de CO2. De
plus, elles auront à planifier rapidement une stratégie permettant
à la Suisse de réduire d’ici 2020 ses émissions de CO2 de 30% par
rapport au niveau de 1990.

Divers sujets à l’ordre du jour de la session actuelle des
chambres offrent la possibilité de passer aux actes: Dans la loi
sur les installations électriques et l’approvisionnement en
électricité, les conditions-cadres doivent être définies de manière
à assurer la percée de l’électricité issue des nouvelles sources
d’énergie. L’initiative cantonale sur l’imposition des huiles
minérales doit être élargie: L’imposition des huiles minérales doit
être redirigée vers l’encouragement aux moyens de transports
alternatifs et alimenter un fonds destiné à répondre aux dommages
causés par le changement climatique. Il faut imposer aux sociétés
pétrolières une contribution à ce fonds sur leurs propres moyens,
d’un montant égal aux ressources provenant de l’imposition des
huiles minérales. L’initiative parlementaire pour le financement du
trafic d’agglomération et du trafic lent recèle un énorme potentiel
pour marquer un changement stratégique, puisque le trafic motorisé
est responsable de plus de 30% des émissions de CO2.

« Les événements catastrophiques d’août 2005 sont une réalité que
nous ne pouvons effacer. En revanche, il serait irresponsable de ne
pas en tirer les conséquences qui s’imposent. Au vu des dangers
indéniables qui nous guettent à l’avenir, la résistance persistante
de certains milieux politiques et des organisations faîtières de
l’économie contre une politique climatique efficace est
scandaleuse. Nous sommes impuissants face à la météo, mais nous
devons agir en faveur du climat. Immédiatement. »