Greenpeace vient de publier un nouveau rapport révélant la contamination des anguilles un peu partout en Europe: «Swimming in Chemicals». Différentes substances chimiques créées par l’homme ont ainsi été découvertes dans un lot d’anguilles pêchées dans 10 pays européens. Les concentrations les plus élevées de retardateurs de flamme au brome ont été trouvées dans les anguilles provenant de la Tamise au Royaume-Uni.

Europe  Greenpeace vient de publier un
nouveau rapport révélant la contamination des anguilles un peu
partout en Europe: «Swimming in Chemicals». Différentes substances
chimiques créées par l’homme ont ainsi été découvertes dans un lot
d’anguilles pêchées dans 10 pays européens. Les concentrations les
plus élevées de retardateurs de flamme au brome ont été trouvées
dans les anguilles provenant de la Tamise au
Royaume-Uni.

Ces substances sont utilisées dans la fabrication de nombreux
biens de consommation courante dont les GSM et les ordinateurs.
Certaines de leurs propriétés inquiètent les toxicologues. Ce
rapport fait suite à d’autres enquêtes similaires qui ont permis
d’attester de la présence inopportune de ces substances chimiques
dans les poussières de nos habitations, l’eau de pluie, le sang ou
encore le sang de cordons ombilicaux.

Si la preuve d’une pollution insidieuse vient une nouvelle fois
d’être établie, le problème n’est toutefois pas sans solution. Dans
le cas des retardateurs de flamme au brome par exemple, certains
fabricants ont déjà opté pour des procédés de fabrication
différents, permettant d’éviter ces molécules problématiques. C’est
le cas par exemple de Sony et Sony Ericsson ou encore de Samsung.
Par ailleurs, l’Union européenne a mis en place une réforme
législative intitulée REACH, un acronyme pour enRegistrement,
Evaluation, Autorisation des substances Chimiques. Il s’agit d’un
processus de longue haleine et particulièrement prometteur.

Il est entre autres question de ne plus pouvoir commercialiser
des substances chimiques sans fournir, au préalable, des
renseignements suffisants quant à leur toxicité éventuelle.
Malheureusement, l’industrie freine des quatre pieds et déploie de
nombreux efforts pour se soustraire aux nouvelles obligations
légales prévues par REACH. Dans les prochaines semaines, ce
processus législatif franchira deux étapes cruciales: un vote au
Parlement européen et la formulation d’un accord au niveau des
Etats membres.

Tous les regards sont à présent tournés vers les mandataires
européens, ils ont la possibilité de rendre l’industrie pleinement
responsable des substances qu’elle met sur le marché. Pour que
cette législation tienne toutes ses promesses, il est capital que
le texte de loi intègre la notion de ‘substitution’ qui permettra
d’imposer à l’industrie le remplacement des substances chimiques
préoccupantes pour la santé par des alternatives moins
toxiques.

Quant aux anguilles, elles font malheureusement face à bien des
difficultés: perte d’habitat, changements climatiques pour ne rien
dire de la surpêche. Elles se seraient bien passées d’ingurgiter
des substances chimiques.