L’industrie chimique bâloise (Basler Chemische Industrie, BCI) choisit les embrouilles plutôt que de tenir parole et veut supprimer le financement des experts indépendants de la Commission d’Information (CI) sur l’assainissement de la décharge industrielle de Bonfol (DIB). Les ONG du Collectif Bonfol (CB) participant à la CI considèrent que la BCI a délibérement choisi cette attitude scandaleuse pour empêcher la CI de faire son travail. Les accords conclus disent clairement que la BCI financera le travail de la CI. Le CB s’opposera à la tentative de la BCI de réaliser l’assainissement de la DIB selon son bon vouloir et a trouvé un financement provisoire des experts indépendants.

Vendlincourt (JU). La CI a été fondée en avril 2001 selon un accord conclu entrte le Canton du Jura (JU) et la BCI; selon cet accord, la BCI finance la CI. La BCI veut maintenant retirer à la CI les moyens financiers indispensables à son travail. La CI avait pourtant d’elle-même ad adapté son budget à ses besoins: il est passé de CHF 112’000 (budget 2001) à CHF 80’000 pour 2003. Mais la CI a simultanément décidé de mandater des experts indépendant pour l’aider à accompagner l’assainissement de la DIB et examiner les informations apportées par la BCI et ses bureaux d’étude. Par la suite, les experts indépendants de la CI et les experts officiels des autorités suisses et françaises ont critiqué négativement la façon de procéder de la BCI lors des travaux préparatoires de l’assainissement.

Au lieu de chercher le dialogue et de créer la transparence en acceptant la critique de façon constructive, la BCI refuse la demande de budget de CHF 80’000 pour 2003 déposée par la CI; cherchant à se débarrasser des experts indépendants, la BCI n’accorde plus que CHF 50’000 à la CI, avec des exigences inacceptables. L’attitude tracassière de la BCI est caractérisée par le fait qu’elle supprime le financement des experts indépendants, mais augmente les frais de repas et de communication de la CI. Les CHF 30’000 que la BCI économise ainsi ne pèsent pourtant pas bien lourds par rapport au coût total de l’assainissement de la DIB estimé à ce jour à CHF 250 millions. La BCI développe la même attitude en supprimant le financement de la commune de Bonfol.

Cette façon de faire ne peut signifier qu’une chose, en entravant le travail de la CI, la BCI veut provoquer une rupture avec celle-ci.

« Le pollueur doit payer », c’est selon se principe, inscrit dans la Loi sur la protection de l’environnement (LPE), que la BCI avait accepté sans réserve d’entamer l’assainissement complet de la DIB et de créer la CI qui « permet à l’ensemble des acteurs concernés (…) d’être associés de plein droit à l’évolution du dossier »,de manière « à favoriser le débat et (en) assurer la transparence. » (…) « C’est un accompagnement critique et attentif en continu qui permettra de construire la confiance que les meilleures solutions possibles sont mises en œuvre. » Aujourd’hui, la BCI (Novartis, Roche, Ciba SC, Clariant, Syngenta, Rohner, Henkel et SF-Chem) semble par contre déterminée à chercher la rupture avec ses partenaires en créant des situations de conflit.

Le CB a décidé de chercher de façon autonome les financements nécessaires au travail de ses experts pour pallier à la défection de la BCI qui renie les engagements qu’elle a pris dans l’accord cadre conclu avec le JU. Dorénavant les experts du CB siègeront à la CI en compagnie de nos partenaires. Le CB ne manquera pas de rappeler la BCI à ses obligations de pollueur payeur en lui présentant la facture de ses experts.

Il est fort regrettable que, depuis plusieurs mois, la BCI s’attache plus à gêner ses contradicteurs en coupant le financement de la CI qu’à y construire un climat favorable par un dialogue transparent, en acceptant la critique et en étant ouvert au débat.
Mais quelle que soit sa stratégie, peu importe, nous resterons à la CI pour contribuer par notre vigilance à la réalisation d’un assainissement complet, définitif, durable et sûr de la DIB, suivant en cela la mission que nous nous sommes donnés en 2000.