Une cinquantaine de militants de Greenpeace ont organisé un « die-in » à l’entrée de l’Hôtel Méridien Etoile où se tient le 4ème Sommet Pétrolier International. Les militants, habillés de combinaisons maculées de rouge et de noir symbolisant le sang et le pétrole, et déployant une banderole « Ici sommet pétrolier – Business à Bagdad, Business à Paris » et des messages « Le pétrole a tué, tue… tuera ? », se sont allongés devant l’entrée de l’hôtel pour dénoncer l’industrie du pétrole qui poursuit son business, comme d’habitude, malgré les guerres, les dictatures, les changements climatiques et leurs milliers de victimes.

Paris (France). « Oubliant les milliers de victimes en Irak, les représentants de l’industrie pétrolière ont l’effroyable indécence de négocier contrats, partage du gâteau, géostratégie politique et pétrolière, ici à Paris, comme l’administration Bush le fait à Bagdad. Sous prétexte de libérer le peuple irakien, les Etats-Unis ont surtout cherché à libérer le pétrole irakien ! » déclare Yannick Jadot, Directeur des campagnes de Greenpeace France.

La mainmise sur le pétrole irakien va permettre d’alimenter la voracité des économies des pays industriels, et en particulier celle des Etats-Unis qui consomme à elle seule 25% de la production mondiale. Bush fonde en effet sa politique énergétique sur l’acceptation d’une croissance illimitée de la demande, sur le refus des économies d’énergie et du développement des énergies renouvelables.

Du pétrole coule dans les veines de l’administration Bush. En plus des liens du président Bush avec l’industrie pétrolière, le vice-président Cheney était l’un des dirigeants du géant des services pétroliers Halliburton Co qui a déjà obtenu la reconstruction de puits en Irak. Donald Evans, secrétaire au Commerce, et Stanley Abraham, secrétaire à l’Energie, travaillaient également pour l’industrie pétrolière américaine. Condoleeza Rice, la conseillère de Bush pour la sécurité nationale, a siégé au conseil d’administration de Chevron. Un tanker de Chevron a même pris son nom !

« Guerres, dictatures, changements climatiques, le pétrole tue et continuera de tuer tant que les économies resteront accros au pétrole. Les pétroliers réunis à Paris pour ce Sommet ne peuvent continuer à ignorer les conséquences dramatiques de leur business sur les populations et sur l’environnement », ajoute Yannick Jadot.

La consommation de pétrole est le principal responsable des changements climatiques, l’une des plus grandes menaces environnementales pesant sur notre planète. Greenpeace pense qu’une véritable stabilité internationale n’existera que lorsque le monde se sera défait de sa dépendance envers le pétrole.

« Un monde fondé sur un développement plus sain et des énergies renouvelables serait bien plus sûr et plus vivable que la planète surchauffée et violente que nous offrent l’industrie pétrolière et l’administration Bush qui lui est inféodée. Les gouvernements doivent tirer toutes les leçons de la guerre en Irak et se tourner résolument vers les énergies renouvelables. On ne fera jamais la guerre pour le soleil et le vent ! » conclut Yannick Jadot.