25 340 personnes demandent aux autorités d’interdire les herbicides à base de glyphosate. Greenpeace, la Fédération romande des consommateurs (FRC) ainsi que les Médecins en faveur de l’environnement (MfE) ont déposé aujourd’hui 4 février la pétition au Service du Parlement.

Le glyphosate est l’herbicide le plus vendu en Suisse. Chaque année, 300 tonnes sont répandues sur les champs, vergers, parcs, voies ferrées et jardins. Le Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé (CIRC) avait classé la substance comme cancérogène probable. Il maintient ce jugement malgré la décision de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) de recommander la prolongation de son autorisation. L’indépendance du jugement de l’agence européenne est remise en question, car elle s’est basée sur des rapports non publiés des fabricants. « La divergence entre l’EFSA et l’Organisation mondiale de la santé le montre: la toxicologie n’est pas une science exacte. Les MfE ne veulent pas attendre le résultat de ces controverses: en cas de soupçon de cancérogénicité, il faut appliquer le principe de précaution et interdire le produit chimique », relève ainsi Peter Kälin, médecin auprès de l’organisation.

Des études indépendantes montrent l’effet des produits à base de glyphosate. L’Université de Leipzig, en Allemagne, a trouvé des liens entre cet herbicide et des maladies chez lespersonnes et les animaux, notamment des malformations de porcelets. Barbara Pfenniger, spécialiste à la Fédération romande des consommateurs le souligne: « Il est inacceptable de  trouver des résidus de glyphosate dans des denrées alimentaires et des fourrages pour animaux, ainsi que des traces dans leurs urines. La santé des consommateurs doit être mieux protégée. » 

Ces prochains mois, les autorités suisses et européennes décideront s’il faut prolonger l’autorisation du glyphosate. « Reconduire les autorisations sur la base d’informations lacunaires des fabricants serait risqué pour l’environnement, les êtres humains et les animaux. Il est temps de changer la donne », déclare Philippe Schenkel de Geenpeace.

Les trois organisations demandent donc au Conseil fédéral et au Parlement d’interdire la vente et l’utilisation du glyphosate dans les jardins privés, en agriculture et par les régies fédérales. De plus, l’exposition et l’effet du glyphosate et des autres pesticides sur les personnes et l’environnement doivent être analysés et publiés de manière transparente. Le principe de précaution doit s’appliquer en réduisant l’usage des pesticides. Soutenons la production respectueuses des êtres humains et des animaux, et non l’agriculture industrielle.


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