La première rencontre des Parties du Protocole de Cartagena sur la biosécurité s’est ouverte aujourd’hui à Kuala Lumpur (Malaisie). Ce Protocole est le premier accord international qui régit les mouvements transfrontaliers de organismes génétiquement modifiés (OGM). À ce jour, 87 pays l’ont ratifié. Il représente un premier pas vers l’établissement d’une véritable politique concernant la biosecurité et la protection de la biodiversité.

Kuala Lumpur (Malaisie). La première réunion des Parties va traiter des points cruciaux suivants: l’identification des OGM, le régime de responsabilité et les rapports entre Parties et non-Parties au Protocole.
Greenpeace demande notamment aux États:
– D’adopter sans tarder un régime de responsabilité intérimaire (1) en attendant l’adoption, d’ici quatre ans, d’un régime de responsabilité et de réparation complètes.
– D’adopter des règles sur l’identification et le suivi des mouvements transfrontaliers d’OGM qui permettent aux États importateurs de disposer de toutes les informations nécessaires à la prise de décision et à la prévention des risques biotechnologiques. (2)
– De condamner la signature d’accords et d’arrangements bilatéraux, régionaux et multilatéraux entre des États Parties et des États non Parties au Protocole, comme celui signé entre les États-Unis, le Canada et le Mexique en octobre dernier. (3)

La Chine, plus gros importateur d’OGM au monde, a annoncé qu’elle allait bientôt ratifier le Protocole. La Chine l’a signé en 2000 et a mis en place une réglementation nationale de biosécurité en mars 2002. Cette ratification aura des conséquences importantes sur le commerce des OGM. «La Chine montre ainsi au reste du monde qu’elle prend au sérieux la question de la biosécurité. La ratification de la Chine va donner davantage de poids au Protocole car elle est l’un des plus gros importateurs d’OGM du monde, des OGM provenant en particulier de pays comme les États-Unis, l’Argentine ou le Canada qui n’ont pas ratifié le Protocole», a déclaré Doreen Stabinsky, chef de la délégation de Greenpeace à Kuala Lumpur.

(1) Comprenant un fonds d’indemnisation intérimaire financé par les exportateurs et les importateurs.
(2) Identification précise des OGM importés, statut dans la législation du pays importateur et dans les autres pays, information sur l’évaluation des risques, mise à disposition des techniques permettant de détecter les OGM et les seuils de la présence fortuite d’OGM?
(3) Ainsi, l’accord entré en vigueur en octobre 2003 entre le Mexique, le Canada et les États-Unis, qui autorise l’importation au Mexique de chargements de maïs contenant jusqu’à 5% d’OGM sans qu’il soit nécessaire d’indiquer sa nature transgénique, porte gravement préjudice à l’efficacité du Protocole sur la biosécurité.