Alors que le Salon de l’automobile de Genève se veut celui de la voiture verte, Greenpeace a voulu en avoir le cœur net. L’organisation de protection de l’environnement a calculé la moyenne des émissions de CO2 des modèles exposés à Genève et révèle qu’elle s’élève à 201 g/km – soit près du double de la moyenne de 120 g/km qu’il faut absolument atteindre d’ici à 2012!

«Le ‘greenwashing’ tourne à fond chez les constructeurs automobiles. Campagnes de pub omniprésentes et communication institutionnelle agressive: tout est là pour nous faire croire qu’ils font le maximum pour réduire l’impact des voitures sur le climat», déclare Cyrill Studer, responsable de la campagne Transports de Greenpeace Suisse. «Les salons, comme celui de Genève, sont des vitrines affichant l’avenir que l’on nous réserve en matière d’automobile. Et bien nous voilà fixés: cet avenir est dramatique pour l’environnement et les constructeurs d’automobiles en sont responsables. Techniquement faisable, la réduction des émissions de CO2 semble avoir été confiée aux seuls départements ‘publicité’ des groupes automobiles. Ce n’est malheureusement pas la pub qui va résoudre le problème des changements climatiques et qui nous préservera de leurs conséquences catastrophiques», ajoute Studer.

Certes, la présence au Salon de Genève de Ferrari ou Lamborghini, spécialisées dans les voitures de sport très polluantes, fait exploser la moyenne. Mais Greenpeace dispose du détail du calcul pour chaque constructeur. BMW par exemple, qui vante les mérites de ses moteurs diesel les plus efficaces, atteint une moyenne d’émissions de CO2 à 187 g/km. Renault, autoproclamé champion des voitures moins polluantes, promeut son nouveau 4×4 Koleos et obtient un score exorbitant de 186 g/km. Enfin Volkswagen a beau communiquer sur le label Blue Motion, son coupé Passat et le Tiguan propulsent la marque à une moyenne de 196 g/km.

Greenpeace affirme que l’ambition climatique de l’industrie automobile doit se traduire par un double objectif: 120 g/km en 2012 et 80 g/km à l’horizon 2020. «Au fil du temps, les automobilistes ont obtenu que les constructeurs leur offrent des voitures plus confortables et plus sûres», conclut Cyrill Studer. «Exigeons désormais des modèles plus respectueux de l’environnement! Les constructeurs doivent prendre leurs responsabilités face à l’urgence climatique.»