Les transnationales chimiques bâloises Novartis et Ciba SC promettent depuis des mois d’informer la population sur les résultats d’analyse de leurs décharges sauvages en Alsace; elles n’ont toujours rien fait. Greenpeace présente donc les premiers résultats de ses propres analyses. Greenpeace a trouvé dans l’eau d’un forage dans la décharge de Le Letten à Hagenthal-le-Bas (France; Haut-Rhin, 68) au moins 84 produits chimiques potentiellement toxiques. Le laboratoire MPU (Mess- und Prüfstelle Technischer Umweltschutz GmbH, Berlin), mandaté par Greenpeace, conclut que « cette eau est chimiquement polluée ». Greenpeace exige l’assainissement complet et immédiat des décharges chimiques sauvages de la chimie bâloise. Greenpeace publiera son rapport d’ici 2 à 3 semaines.

Genève (GE). Depuis 10 ans, Novartis et Ciba SC, 2 transnationales de la chimie bâloise (Basler Chemische Industrie, BCI), promettent d’assumer la responsabilité de leurs décharges sauvages de déchets chimiques, respectivement celles des entreprises qui les ont précédées. Novartis et Ciba SC n’ont agi qu’à contrecoeur. Ce n’est que fin 2000, sous une forte pression publique, que ces 2 entreprises ont mandaté le bureau d’ingénieur français Antea pour analyser les décharges sauvages de la BCI en Alsace. Depuis, les transnationales chimiques bâloises promettent d’informer la population des résultats de leurs investigations; il n’en a encore rien été.

C’est la raison pour laquelle Greenpeace a rendu visite aux forages qu’Antea a effectués sur mandat de Novartis et Ciba SC dans le Haut-Rhin (France; 68) sur leurs décharges de déchets chimiques au Letten et Galgenrain (sur la commune de Hagenthal-le-Bas), ainsi qu’à Roemisloch et Hitzmatten (sur la commune de Neuwiller). Greenpeace y a fait des prélèvements de liquides et en présente maintenant quelques résultats intermédiaires d’analyse. Ils sont effrayants: le laboratoire MPU a trouvé plus de 84 substances, dont certaines très toxiques, dans le prélèvement qu’il a effectué dans un forage dans la décharge de Le Letten à Hagenthal-le-Bas. MPU conclut qu’il s’agit bien de pollution chimique.

Les substances analysées viennent indubitablement de la décharge chimique sauvage de Le Letten; elles constituent un portrait de la production chimique de la fin des années 1950, surtout dans la production de colorants. Nous manquons toutefois de données sur la toxicité exacte pour les humains et leur environnement des déchets chimiques déchargés à cette époque. Il est toutefois avéré que les groupes de substances comprenant le bleu d’aniline et les liaisons azotées aromatiques contiennent des substances pouvant être fortement toxiques et cancérigènes.

C’est pour cela que Greenpeace exige que Novartis et Ciba SC prennent immédiatement des mesures d’assainissement complet de toutes leurs décharges chimiques sauvages en Alsace. Ce qui vaut pour la décharge de déchets chimiques prétendument sécurisée de Bonfol (JU), soit son assainissement complet à la charge des pollueurs, vaut pour toutes les décharges de la chimie bâloise.