La nouvelle réglementation de l’UE sur l’étiquetage et la traçabilité des OGM est entrée en vigueur hier. La réglementation de l’UE comporte toujours des lacunes mais elle est plus stricte que les dispositions suisses. Dans l’UE, les fourrages doivent ainsi être déclarés dès 0.9% d’OGM, en Suisse dès 3%. En Suisse, les composants transformés d’origine OGM, comme les huiles, les graisses, les amidons, les sucres, ne doivent pas être déclarés; les consommateurs ne peuvent donc pas les identifier et continuent à devoir s’orienter à l’aveuglette. Le Conseil fédéral doit absolument améliorer les ordonnances concernant les OGM.

Genève (GE) / Bruxelles (Belgique). Depuis hier, 18.04.2004, l’UE veut que tous les aliments et fourrages contenant plus de 0.9% d’OGM soient identifiés; la Suisse demande dès 1% dans les aliments et dès 3% dans les fourrages. La réglementation de l’UE demande aussi l’identification des aliments transformés et composants alimentaires provenant de cultures OGM. L’amidon de maïs génétiquement manipulé (GM ou transgénique), l’huile de soja GM ou le sucre de betteraves GM sont vendus sans être identifiés en Suisse, alors que l’UE exige que l’emballage les identifie. A l’avenir l’UE ne fera plus la différence entre l’autorisation d’aliments ou de fourrages.

« Il est choquant qu’en Suisse, les consommateurs n’aient pas accès à des informations qui leur faciliteraient l’achat d’aliments non-OGM », critique Bruno Heinzer de la campagne protection génétique de Greenpeace. « Il n’y a pas non plus de raison pour laquelle en Suisse l’autorisation d’aliments et de fourrages doit se faire selon des procédures distinctes. L’UE a manifestement compris que ces deux flux de marchandises ne se laissent que difficilement séparer. C’est aussi ce qu’a montré le scandale Starlink lorsque du maïs fourrager GM est entrer dans le circuit alimentaire et a contaminé des Corn Flakes et des chips aux maïs sur toute la planète. »

Greenpeace appelle le Conseil fédéral à adapter les Ordonnance sur les denrées alimentaires et sur les aliments pour animaux et à les mettre au moins au niveau de l’UE. Les procédures d’autorisation pour les aliments et les fourrages doivent en outre absolument être unifiées.