L’Office fédéral de l’environnement, de la forêt et du paysage (OFEFP) cède aux pressions de la recherche et de l’industrie. Il révise ainsi son premier avis concernant la demande lacunaire de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) d’expérimenter du blé transgénique en plein champ à Lindau (ZH). L’OFEFP ignore ainsi les réserves scientifiques de la Commission fédérale d’experts pour la sécurité biologique (CFSB), le refus unanime de la Commission fédérale d’éthique et les doutes massifs des autorités zurichoises. L’argumentation de l’OFEFP est d’autant plus arbitraire qu’il reconnaît lui-même des risques pour les humains et leur environnement. Mais les riverains concernés, les écologistes et les agriculteurs continueront la lutte contre ce blé transgénique inutile et dangereux. Greenpeace fera recours contre cette décision au Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC).

Zurich (ZH). En novembre 2001, l’OFEFP avait refusé pour des raisons scientifiques l’expérience en plein champ demandée par l’EPFZ. Après un recours de l’EPFZ accepté pour des raisons formelles par le Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC), l’OFEFP avait dû donner son autorisation en décembre 2002. Mais en mars 2003, le Tribunal fédéral (TF) l’a rejetée pour de graves lacunes de procédure. L’OFEFP a donné le feu vert à la culture du blé transgénique de l’EPFZ, malgré que son dossier soit resté le même et que les commissions fédérales aient pris position négativement à son encontre.

Ce qui vient à point n’est pas meilleur, le temps n’a pas bonifié le dossier du blé de l’EPFZ résistant à la carie. Le blé transgénique de l’EPFZ contient ainsi toujours des séquences de gènes dangereux pour la santé publique (antibiorésistance) et l’environnement (résistance à un herbicide); et ses répercussions sur les organismes non ciblés, ainsi que les façons de fonctionner et de réagir des organismes du sol restent étudiées de façon lacunaire. Les conséquences d’effets négatifs potentiels sur l’écosystème ne sont ni contrôlables ni réversibles. L’EPFZ force un précédent en matière de politique de la recherche au détriment de la sécurité et de la protection de l’environnement; ce précédent est destiné à ouvrir la porte à d’autres cultures en plein champ et à des cultures commerciales. Comme le soulignent le but peu clair de l’expérience et l’attitude arrogante à l’égard de la population inquiète; et l’OFEFP y contribue. Greenpeace fera recours au DETEC contre cette décision.

Qui ne se met pas au pas doit-il économiser? L’OFEFP cède aux pressions de la recherche et de l’industrie après que le Parlement ait massivement raccourci son budget. Les voix bourgeoises de plus en plus fortes selon lesquelles l’OFEFP irait trop à l’encontre de la recherche particulièrement en matière de génie génétique n’ont apparemment pas que de l’effet sur le nouveau budget; la faculté de discernement semble aussi en souffrir. Compte tenu de dangers imprévisibles, l’OFEFP devrait en effet refuser la demande de l’EPFZ comme il l’avait fait le 20.11.2001. Les risques existants sont niés, la réalité sociale est ignorée, un office de l’environnement qui fait son travail est puni par des restrictions budgétaires, mais l’autorisation accordée aujourd’hui ne fera pas plier l’opposition.