Greenpeace, la Fondation suisse de l’Energie (FSE) et le WWF ne lanceront pas de référendum contre la Loi sur l’énergie nucléaire (LENu). Ces organisations écologistes ne soutiendraient pas non plus un tel référendum s’il était lancé par d’autres. Malgré qu’elles considèrent que la suppression dans la LENu du droit de veto cantonal en matière de dépôts de déchets radioactifs constitue une atteinte inacceptable à la démocratie, elles estiment aussi que la LENu comporte des améliorations notables par rapport à l’ancienne Loi sur l’Energie atomique (LEA) dues à la pression exercée par les initiatives « Sortir du nucléaire ». Ces améliorations ne doivent pas être remises en question.

Zurich (ZH). Greenpeace, FSE et WWF ont sévèrement critiqué la LENu à cause de la suppression du droit de veto cantonal en matière de dépôts de déchets radioactifs. Ces organisations écologistes continuent de penser que la démocratie est à la peine dans un Etat qui est prêt à imposer un dépôt de déchets radioactifs à une partie de sa population. Elles maintiennent leurs revendications que les cantons et les communes ne doivent pas seulement avoir un droit de consultation qui n’engage à rien, mais un vrai droit de participer à la prise de décision. Les 3 organisations écologistes ne considèrent toutefois pas que cette atteinte à la démocratie soit suffisante pour lancer un référendum contre la LENu dans son entier; la LENu contient en effet aussi des améliorations significatives:

– dès juillet 2006, la fin du retraitement du plutonium contenu dans le combustible nucléaire irradié (CNI), pour 10 ans avec une option pour 10 années supplémentaires, en réalité cela provoquera la fin du retraitement du plutonium qui contamine l’environnement et nuit à l’économie;

– le droit de référendum contre de nouvelles centrales nucléaires (CN) et contre une rénovation approfondie des CN existantes pour en allonger la durée d’exploitation, en réalité il ne sera ainsi plus possible de construire de nouvelles CN;

– le droit de référendum contre les dépôts de déchets radioactifs qui permet de lutter contre un projet de dépôt final au niveau fédéral, en cas de sécurité douteuse à long terme;

– la soumission des installations atomiques à la juridiction du Tribunal fédéral ce qui permet de faire examiner par la plus haute instance juridique suisse les évaluations de sécurité effectuées par les exploitants de CN et par les autorités de surveillance.

Ces améliorations de la LENu par rapport à la LEA sont des succès indirects à mettre sur le compte des initiatives « Sortir du Nucléaire » et « Moratoire Plus ». Elles n’auraient jamais été inscrites dans la LENu sans l’importante pression mise en place par les initiatives antinucléaires. Greenpeace, FSE et WWF ne veulent en aucun cas remettre ces améliorations en question.