Greenpeace a remis ce matin une pétition paraphée par 41’355 personnes, exigeant une limitation à 40 ans de l’activité des centrales nucléaires suisses. Plus d’une vingtaine d’organisations ont apporté leur soutien à ce texte. Notre message est simple : les Suisses ne sont pas les cobayes de l’industrie nucléaire. Très tôt ce matin des militants Greenpeace ont installé brièvement un monument, recouvert d’une peinture verte et phosphorescente, sur la place Fédérale. Une manière de rappeler aux autorités fédérales le danger que représentent les plus vieilles installations nucléaires de la planète.

« Si un accident similaire à celui de Fukushima devait arriver, la Suisse et ses voisins européens affronteraient plusieurs décennies très difficiles », déclare Kaspar Schuler, directeur de la campagne Climat et Énergie de Greenpeace Suisse. « L’Espace Mittelland serait complètement pollué et l’eau des fleuves le traversant deviendrait radioactive. Alors que les exploitants, l’autorité de surveillance et le Conseil fédéral semblent vouloir maintenir l’expérimentation nucléaire en cours avec des centrales nucléaires hors d’âge, il est du devoir du Parlement suisse de reprendre le contrôle et de prouver qu’il prend au sérieux les inquiétudes de la population. »

La Suisse, avec son territoire réduit et sa forte densité de population, possède les plus anciens réacteurs à eau pressurisée et à eau bouillante de la planète. C’est ce que montre l’analyse de Greenpeace Suisse. À l’échelle internationale, les réacteurs nucléaires sont arrêtés en moyenne après 23 années de fonctionnement. Et ce n’est pas un hasard. Le vieillissement des installations augmente les risques dans les centrales, et ce, même si des rééquipements sont réalisés. Une limitation à 40 ans de l’activité des réacteurs de notre pays n’est rien d’autre qu’une question de bon sens.

« Il est irresponsable de placer les intérêts du lobby de l’atome avant la sécurité de la population », déclare la conseillère nationale socialiste Marina Carobbio. « La durée d’activité des centrales existantes doit être limitée à 40 ans. Et nous serions bien inspiré de cesser de gaspiller de l’argent dans le courant nucléaire et d’investir dans le développement des énergies renouvelables. » Le conseiller national vert, et vice-président de l’alliance Non au nucléaire, Christian van Singer ajoute que « maintenir en service les vieilles centrales fissurées de Mühleberg et de Beznau fait courir des risques démesurés aussi à la Suisse romande. Le Parlement doit les arrêter. »

Dès janvier, la comission de l’énergie va à nouveau devoir se saisir de ce dossier. Il sera alors grand temps de décider la mise à l’arrêt des centrales nucléaires suisses les plus anciennes.  Une telle décision offrira au pays une sécurité de planification et d’investissement pour le développement des énergies vertes.

Galerie photos du dépôt de la pétition

 


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