Après 25 heures d’occupation du porte-avions Clemenceau, Greenpeace déplace la lutte contre l’exportation du navire chargé d’amiante sur le terrain juridique.

Toulon (France) Après 25 heures
d’occupation du porte-avions Clemenceau, Greenpeace déplace la
lutte contre l’exportation du navire chargé d’amiante sur le
terrain juridique.

«Le silence du Premier Ministre que nous avons interpellé à
plusieurs reprises sur ce scandale est dans la droite ligne du
mépris affiché par l’Etat français pour les victimes de l’amiante,
pendant des décennies en France et aujourd’hui en Inde» déclare
Pascal Husting, directeur général de Greenpeace France.
«Ignore-t-il que le cancer du poumon ou de la plèvre est tout aussi
douloureux et fatal en Inde qu’en France? Nous ne pourrons nous
satisfaire de ce silence coupable».

L’action de Greenpeace a confirmé les incroyables distorsions
entre les volumes d’amiante encore présente sur le Clemenceau
annoncés par l’Etat d’une part, par les associations ou par la
société de désamiantage Technopure d’autre part. A cette fin,
Greenpeace annonce qu’elle va demander au tribunal compétent une
expertise indépendante pour déterminer avec sérieux la quantité
totale d’amiante sur le Clemenceau.

Dans le même temps, Greenpeace demande au Premier Ministre de
garantir que ce navire ne quittera pas la France avant que cette
question ne soit éclaircie et, si nos informations étaient
confirmées, que les mesures de décontamination soient complètement
effectuées.

Greenpeace rappelle que les demandes plusieurs fois adressées au
Premier Ministre et restées sans réponse sont :

– Une expertise indépendante du volume d’amiante présente sur le
Clemenceau ;

– Un désamiantage complet du navire en France ;

– L’élaboration d’une stratégie nationale de gestion des navires
en fin de vie, à l’instar de ce qui est à l’œuvre en
Grande-Bretagne, qui garantit le respect de la santé des
travailleurs et de l’environnement, en conformité avec les
conventions de Bâle et de l’OIT.

Le combat de Greenpeace va se poursuivre, notamment avec des
partenaires comme Ban Asbestos, la FIDH et la CGT, qui ont fait de
ce dossier un symbole de la mauvaise gestion par la France de ses
navires pollués en fin de vie ou qui luttent contre les conditions
déplorables dans lesquelles travaillent les ouvriers des chantiers
de démolition en Inde ou au Bangladesh.

A 17h30, les 7 activistes qui avaient pris part à cette action
d’interpellation du public sur ce scandale d’Etat ont été
relâché.