Greenpeace et la FIDH saluent la décision du Président de la République française, qui vient d’ordonner le rapatriement du Clemenceau en France, en attendant que le tribunal administratif se prononce sur le fond du dossier.

Paris (France). «A quelques jours de sa visite officielle en Inde, le président de la République française respecte le droit et interdit l’exportation d’un déchet toxique dans un pays en développement, analyse Yannick Jadot, directeur des campagnes de Greenpeace France. C’est une victoire pour les travailleurs indiens et pour ceux de l’ensemble des chantiers de démolition de navires. C’est enfin la victoire d’une coalition d’organisations travaillant sur l’amiante, la défense des droits fondamentaux de la personne humaine et la protection de l’environnement.»

Dans cette affaire, l’Etat français a tenté de passer en force, bafouant le droit international, la Convention de Bâle et le droit européen, qui régulent le transport de déchets dangereux. Greenpeace demande que le cas du Clemenceau fasse jurisprudence. La France doit développer une filière de dépollution de ses navires en fin de vie, en concertation avec ses partenaires européens, soumis aux mêmes obligations de dépolluer avant d’exporter.

L’affaire du Clemenceau met aussi en lumière les conditions de travail déplorables qui prévalent sur les chantiers de démolition basés dans les pays du Sud. Les Etats importateurs et exportateurs de navires en fin de vie, les institutions internationales (OIT notamment), doivent utiliser cette opportunité pour améliorer très significativement ces conditions de travail et soutenir les syndicats de travailleurs dans ces pays.

«La France a échoué dans sa tentative de se débarrasser impunément d’un déchet hautement toxique, affirme Pascal Husting, directeur général de Greenpeace France. Elle doit en tirer toutes les conséquences et élaborer une stratégie nationale de gestion des navires en fin de vie qui organisera leur dépollution avant une possible exportation.»