Les Commissions de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie du Conseil des Etats (CEATE-E) nouvellement constituées vont se réunir pour la première fois ces prochains jours. Dans une lettre, Greenpeace les invite dès aujourd’hui à ne pas répéter les erreurs de la période précédente – celles liées au concept d’une «Suisse sans impact sur le climat» – au cours de la nouvelle législature climatique: à l’époque, l’introduction du centime climatique lancé par l’Union pétrolière avait été préférée à la taxe sur le CO2 visant à réduire la consommation de carburants.

La Conférence sur le climat organisée par l’ONU
à Bali a montré que tant que les pays industrialisés ne feront pas
sérieusement baisser leurs émissions de CO2, les pays en
développement ne se laisseront pas convaincre de conclure un accord
sur la protection du climat dès 2012. Cette attitude est
compréhensible si l’on tient compte du fait que le monde
industriel, qui représente à peine un cinquième de la population
mondiale, est responsable de 80% des émissions de gaz à effet de
serre dans l’atmosphère.

Dans une lettre adressée aujourd’hui aux membres de la CEATE-E,
Greenpeace a donc appelé à ne pas répéter, au cours de la
législature climatique qui vient de commencer, l’erreur commise ces
dernières années: en 2002, alors que la taxe sur le CO2 devait être
introduite pour lutter contre l’augmentation de la consommation de
carburant, l’Union pétrolière avait lancé le centime climatique,
une idée reprise par Economiesuisse, le TCS et finalement le
Conseil fédéral. Ce faisant, on a encouragé la consommation de
carburant pendant plusieurs années et ouvert largement la porte à
des «permis de polluer» à l’étranger. En 2007, cette même Union
pétrolière lançait une campagne publicitaire déloyale prônant le
chauffage au mazout «pour une meilleure protection du climat». Sur
intervention de Greenpeace, la Commission Suisse pour la Loyauté a
jugé, dans une décision de principe, que la publicité de l’Union
pétrolière était malhonnête.

Le nouveau plan visant à empêcher la mise en œuvre de mesures de
protection du climat en Suisse vient du Secrétariat d’Etat à
l’économie (Seco). Ce plan, baptisé «Une Suisse sans impact sur le
climat», propose de «compenser» l’ensemble des émissions de CO2 en
octroyant des «permis de polluer» à l’étranger, pour autant que ces
droits soient à un prix abordable – une idée soutenue sur toute la
ligne par des organisations comme Economiesuisse et l’Union
pétrolière. Détail piquant: les compensations à l’étranger ne
doivent pas s’ajouter aux mesures de réduction contraignantes en
Suisse, mais les remplacer.

Cyrill Studer, responsable de la campagne Climat de Greenpeace
Suisse, en appelle aux membres de la CEATE-E: «Si les politiciens
acceptent l’idée de neutralité climatique, ils rendront un mauvais
service à la protection du climat, car ils inciteront d’autres pays
industriels à ne pas réduire leurs émissions de CO2. Résultat: les
pays en développement refuseront de contrôler leurs émissions de
gaz à effet de serre.»

Lettre adressée aux membres de la CEATE-E
(pdf/25Ko)

Pour toute information, pour les médias et
les journalistes:

Greenpeace Suisse

Nicolas de Roten

Porte-parole

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Fax: 022/731.00.18

Courriel: nderoten(at)ch.greenpeace.org