Réunis au siège parisien de l’Unesco pour la conférence «Environnement et santé durable: une expertise internationale», cinq cents scientifiques, médecins et représentants d’organisations de protection de la santé et de l’environnement appellent au renforcement de REACH (enRegistrement, Evaluation, Autorisation des substances CHimiques) pour enrayer l’explosion des cancers et d’autres maladies chroniques. Cette réglementation chimique européenne devrait être votée au Parlement européen dans la semaine du 11 décembre.

Paris (France) Réunis au siège parisien
de l’Unesco pour la conférence «Environnement et santé durable: une
expertise internationale», cinq cents scientifiques, médecins et
représentants d’organisations de protection de la santé et de
l’environnement appellent au renforcement de REACH (enRegistrement,
Evaluation, Autorisation des substances CHimiques) pour enrayer
l’explosion des cancers et d’autres maladies chroniques. Cette
réglementation chimique européenne devrait être votée au Parlement
européen dans la semaine du 11 décembre.

Au cœur de cette conférence, de récentes découvertes
scientifiques qui établissent que certains contaminants chimiques
peuvent provoquer des maladies en interférant avec l’activité des
gênes. Sera aussi présenté le Mémorandum de l’Appel de Paris, liste
de recommandations de la communauté scientifique pour prévenir
cancers, maladies congénitales, infertilité et autres maladies
chroniques.

Parmi elles, l’urgence est au renforcement de la prévention
sanitaire via REACH et le principe de la substitution. Selon Génon
Jensen, directrice de HEAL (Health and Environment Alliance) et
co-organisatrice de la conférence, «si l’on souhaite que REACH nous
protège des expositions chroniques, alors la substitution des
substances toxiques par des alternatives plus sûres doit devenir
une procédure systématique». «Dans les négociations politiques en
cours, rien n’est joué, prévient Yannick Vicaire, de Greenpeace
France. Face à une Allemagne otage de son lobby chimique, il
incombe aujourd’hui au gouvernement français de se faire l’avocat
européen d’une version ferme du principe de substitution.»

Dans une politique de santé environnementale, la substitution
systématique des substances toxiques, chaque fois qu’une
alternative plus sûre peut rendre le même service, est une
traduction concrète du principe de précaution. Pour les ONG de
protection des femmes, de la santé et de l’environnement, elle doit
être au centre de toutes les réglementations chimiques, pesticides,
déchets, cosmétiques…

Pour Sascha Gabizon, de Women in Europe for a Common Future,
comme pour l’ONG Breast Cancer UK, la substitution est le moyen le
plus efficace de garantir la protection des femmes, des enfants et
du fœtus, plus sensibles et plus vulnérables aux expositions
chroniques. Health Care Without Harm travaille avec des succès
notables à l’identification de substituts plus sûrs pour le
matériel médical et propose des exemples concrets. François
Veillerette, du Mouvement pour le droit et le respect des
générations futures, préconise la même approche pour une politique
de réduction des pesticides.

Au-delà du renforcement de REACH par la substitution, le
Mémorandum de l’Appel de Paris préconise de mettre en place des
procédures d’autorisation pour les pesticides, les additifs
alimentaires et les cosmétiques, similaires à celle existant pour
les produits pharmaceutiques. Il propose aussi d’amender la
Politique agricole commune vers la réduction de l’usage des
pesticides.